Ma légendaire flémardise a failli avoir le dessus ce matin, mais avec un courage exemplaire, j'ai réussi à tomber du lit à 7h12, prendre une douche et un petit déj' rapide, tout ranger dans mon sac à dos, glisser la clé de ma chambre dans la boite à clés de la réception et franchir la porte de l'hôtel à 8h19. Trop tard pour le ferry de 8h30, mais pour celui de 8h50, tout va bien , il est largement à ma portée, sans avoir à courir.
Cette dernière promenade dans les rues d'Helsingborg est bien tranquile, comme probablement tous les samedis matins ici... tout le monde est rentré cuver ce qu'il a bu hier soir ou jusqu'à tôt ce matin.
Une petite dizaine de personnes est en train d'attendre le ferry quant j'arrive et trois autres personnes s'avancent après moi. Y'aura pas foule à bord pour ce voyage. Le temps est maussade, plein de nuages partout. Pas des nuages épais, mais des nuages parfaitement étalés qui ne laissent pas entrevoir un brin de ciel bleu. Tout est plat et je regrète déjà mon lit.
Le seul truc qui me fait sourire et qui est bien organisé, c'est que le ferry qui m'amène au Danemark porte le joli nom d'Hamlet. Pile poil celui que j'avais repéré hier et que je voulais prendre.
J'arrive sans enthousiasme au Danemark. C'est le 30ème pays que je visite et j'aurais voulu que ce soit plus joyeux. J'avais pas forcément espéré que George Clooney soit là pour m'offrir un bon café, mais quand même, la, c'est abuser de me faire un accueil aussi moyen.
Le pire reste à venir : j'ai 10 kilos sur le dos dont je rêve de me débarrasser : mon sac à dos me pèse et pas la moindre consigne à l'horizon. Une dame qui m'a vue un tantinet perdue à quelques mètres de la gare est venue à mon secours : non il n'y a pas de consigne à la gare, mais un centre culturel à proximité en a et il ouvre à 10h. Cela fait plus d'une demi-heure à supporter mon poids mort, mais c'est bien mieux qu'une journée complète, non ? En tout cas, les Danois sont plus accueillants que leur pays.
Je peux vous dire que le temps s'est rafraîchi (comme toutes les fois où je suis bloquée quelque part à attendre) et, depuis le début de ce voyage, j'ai rarement apprécié ma veste comme aujourd'hui.
Helsingor est une petite ville qui ne doit pas être si petite que ça puisqu'elle compte 34000 habitants (non, je n'ai pas confondu avec le code postal de Montpellier), mais elle a l'air toute petite à cause de son centre ville au petites rues bordées de petites maisons à un étage. Les façades sont assez souvent à colombages, peintes dans de jolies couleurs du nord : rouge, jaune, bleu... c'est tout mignon. Les rues sont beaucoup plus fréquentées que de l'autre côté de l'Oresund (faut dire que c'est pas difficile).
Finalement, le temps passe plutôt vite et l'air de rien, à 10h05, j'ai laissé mon sac à plomb à la consigne du centre culturel et ai enfin pu commencer une visite digne de ce nom : achat de la Copenhagen Card pour 3 jours, aussitôt utilisée pour visiter le musée maritime dans le chateau d'Hamlet. Au cours de cette visite, en montant quatre à quatre puis deux à deux puis une marche après l'autre puis en faisant quelques pauses, je suis arrivée en haut d'une des tours du château pour constater qu'il y avait une faille dans le programme "total nuage, journée sans soleil". L'espoir revient et je finis ma visite le coeur plus léger.
Après avoir refait un tour dans les petites rue d'Helsingor, je prends le train pour le nord de la Zélande (l'île où se trouve Copenhague), à destination de Gilleleje. Mais pourquoi donc Gilleleje ? Tout d'abord parce que le nom me fait rire. C'est déjà un bon début. Ensuite, c'est le plus grand port de pêche de l'île. En plus, j'ai lu dans mon guide qu'il y avait des kiosques où on pouvait se prendre de bons petits plats de poisson fraîchement pêché, alors voilà 3 bonnes raisons d'y aller.
J'ai quand même un doute sur mon choix en sortant du train... ça a l'air un peu désert aux alentours de la gare... mais... en marchant un peu, je me retrouve rapidement au milieu de petits restaurants et boutiques de souvenirs. Un peu partout, je vois de petites maisons aux toits de chaume et aux jardins fleuris. Les rues sont animées et tout le monde parle danois, langue très jolie mais totalement incompréhensible. Le ciel est bleu et il fait suffisament chaud pour que j'arime ma veste sur le côté de mon sac à dos de 10 kilos et que je n'ai pas réussi à larguer dans une quelconque consigne. Peu importe, je profite à fond de cette halte, en respirant à plein poumons l'air du large, cheveux au vent et nez au soleil. Aaaah, ce que j'aimerais habiter dans une de ces petites maisons en bord de plage, à deux pas du port !!! A être venue ici, autant me prendre un bon repas à l'un des kiosques qui ont l'air de faire fureur par ici. Me voilà donc en train de commander un bon petit plat à déguster dehors, comme cela se fait dans le nord, en s'installant où il y a de la place, parmis les grandes tablées. Croquette de poisson, frites et salade. Miaaaaaam ! Ce sont les moments magiques comme celui-ci qui me font tant apprécier les voyages. Les saveurs sont accentuées par le vent et l'atmosphère paisible d'un samedi en bord de mer. Je sens quelques regards admiratifs devant mon sac à dos et mon guide posé sur la table. Visiblement, il n'y a pas tant de touristes étrangers que ça qui osent s'aventurer si loin de Copenhague et goûter aux spécialités locales.
Il est un temps pour tout : un pour les pauses et un pour l'action. Je me remets donc en route en direction de la gare pour continuer mon périple jusqu'à Copenhague. Dans le train, j'ai eu un un petit pincement au coeur en passant à Hillerod car je n'avais pas le temps de m'y arrêter pour visiter le magnifique château de Frederiksborg (zut, va falloir que je revienne 😉 ).
Inutile de vous dire qu'après une journée aussi chargée, j'ai plus qu'apprécié d'arriver à l'hôtel à Copenhague et de pouvoir me laisser choir sur mon lit.
Commentaires
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