Je pressens que la météo va souvent décider de mon programme ici au Canada. Pour profiter à fond de ma visite aux chutes du Niagara, je préfère y aller un jour où il ne fait pas -17°C et où il ne neige pas. Donc hier soir j'ai dû prendre la décision de me réserver une place aller-retour dans un bus pour Niagara Falls, à près de 2h de Toronto pour aujourd'hui. C'est un peu mouvementé comme début de voyage, mais il faut savoir s'adapter.
Aucun problème pour me réveiller car même si je suis déjà bien passée à l'heure canadienne, à 7h du matin ici, il est 13h en France. Je pars faire mes course au supermarché d'à côté qui est déjà ouvert, petit-déjeune et, matériel photo sur le dos, je pars à la gare routière. Je suis tellement couverte, qu'en marchant j'ai parfois besoin d'ouvrir ma veste pour me rafraichir un brin malgré les -4°C sur le thermomètre et -9° en température ressentie.
A 11h20, me voilà à Niagara Falls. Pour aller vers les chutes depuis la gare routière, je suis la rivière qui m'a l'air entièrement gelée (et pas qu'un peu). De l'autre côté, ce sont les Etats-Unis. Ce n'est pas très loin, mais maintenant, il me faudrait un visa pour y aller, et comme le soleil est tourné dans le bon sens pour faire des photos, je n'ai aucun regret. Les premières chutes que je vois sont les chutes américaines, beaucoup moins larges que les canadiennes. Le bas est un amoncellement de glace et de neige avec des stalactites et tout et tout. Ils ne font pas les choses à moitié, aux States ! En haut de la falaise, les arbres sont entièrement blancs de glace à cause des éclaboussures des chutes qui retombent aux alentours. C'est magique ! Je voulais de la neige et de la glace, me voilà servie.
De nombreuses photos plus tard, me voilà devant les chutes canadiennes. Elles sont effectivement plus grandes que leurs voisines américaines, mais on les vois moins bien, en partie à cause de la glace, mais surtout à cause de l'épais nuages qui se forme devant. L'eau est d'une transparence rare en haut des chutes et est d'un vert incroyable en bas. Au pied des chutes, des canards très réchauffés ont les pattes dans l'eau au milieu de glaçon en suspension. J'ai vraiment froid pour eux.
Ma tentative de voir les chutes par l'arrière se heurte à un mur de glace : 2 des 3 tunnels creusés sous les chutes donnent sur un bloc de glace, et le 3ème est sur le côté et on y voit les chutes en étant à peu près à mi-hauteur. Certaines des ouvertures sont quasiment bouchées par la glace elles aussi, mais ça rend le spectacle encore plus impressionnant.
Après ça, j'ai décidé d'aller me mettre au chaud dans un serre pour admirer des papillons au conservatoire des papillons. Mon appareil photo en faisait de la buée de plaisir, ce qui est un peu gênant surtout qu'avec les papillons de toutes les couleurs qui volaient de fleur en fleur, ce n'était pas l'envie de faire des photos qui me manquait.
De retour vers les chutes, je suis montée tout en haut du haut de la tour Skylon pour voir les chutes sous un autre angle. Comme il était possible d'aller sur une passerelle extérieure, j'y suis allée. Je me suis donc retrouvée à la tombée de la nuit à 160 mètres au-dessus du sol avec du vent. Je n'ai aucune idée de la température réelle à cet endroit et à ce moment précis, mais j'ai cru que mes joues étaient tellement gelées qu'elles allaient se détacher de mon visage et se briser en mille morceaux en tombant par terre.
En redescendant sur le plancher des vaches, il faisait guerre meilleur, mais comme les lumières se sont allumées sur les chutes, ça fait penser à autre chose... mais je vous le dis, manipuler un pied d'appareil photo avec des gants et un froid pareil, c'est pour les balaises... je crois avoir dis 3 ou 4 gros mots ou un peu plus avant de prendre la dernière navette vers la gare routière pour prendre mon bus de retour à 19h30. Il fait un froid à ne pas mettre un canard dehors et pendant le trajet du retour en bus, la nuit, un premier jour au Canada, mes paupières pesaient plus lourd que du plomb. A mon arrivée à Toronto, il était déjà 4h du matin en France. Et bientôt l'heure de dormir pour moi.
Encore toute une cascade de très belles photos, de quoi nous glacer les neurones.
Les paysages de neige sous le soleil sont grandioses et rares pour nous, j en garde plein les mirettes
Mon demi-neurone est resté sagement au chaud sous le bonnet. Les mitaines-moufles ont bien servi et ma tenue est sur le point d'être brevetée pour les expéditions polaires. Il n'y a que les joues qui ont froid. Mes mirettes, elles, en ont largement eu pour leur argent. J'en connais qui vont avoir du mal à trier les photos à mon retour car j'avoue avoir pris pas mal de clichés.
Féérique cette glace. L'eau et le vent sont de grands sculpteurs et vous une bonne photographe (même si je le savais déjà...).
Mais le froid, étant sec, est supportable, n'est-ce pas ?
Moi, non seulement je n'ai pas froid, mais j'ai parfois trop chaud. Par contre, ce n'est pas le cas de tout le monde : d'autres touristes avec qui j'ai parlé m'ont dit avoir eu vraiment trop froid à Niagara Falls. Mais aujourd'hui, après la neige de ce matin, ils a presque fait chaud... oui, on a eu une température positive!!! Demain aussi et après demain encore. Après, ça va redescendre un peu (et beaucoup plus la nuit où on attend des -17°C).
Le petit esquimau attend avec impatience qu'il refasse froid.