Le jour où j’ai quitté Harbin et le Heilongjiang enneigé

Aujourd'hui, j'ai commencé par braver le froid pour retrouver ma bonne adresse des brioches vapeur au coin de la rue. En chemin, je vois un petit marché improvisé au carrefour et regrette de ne pas avoir pris mon appareil photo. on y trouve absolument de tout, y compris du poisson, entièrement gelé puisqu'il doit bien faire -20°C. Tant pis, je reviendrai après le petit déj'.

Etant donné le prix, le goût de la brioche d'hier, ma gourmandise et le fait que j'ai largement le temps de rentrer manger au chaud dans ma chambre, je décide d'en prendre 2. Madame la vendeuse insiste pour que je choisisse mon parfum, en me montrant un gros panneau rempli de jolis caractères chinois. Je ne me dégonfle pas, puisque ça lui fait plaisir, j'en montre 2 au pif, genre je lis le chinois depuis toujours et je sais parfaitement ce que je fais. En fait, je prie pour qu'il n'y en ait pas un au chien, le reste m'ira bien. Je lui donne 2 yuans et rentre déguster mon butin en le gardant bien au chaud dans mes deux mains.

Roulement de tambour... une brioche est farcie au chou, c'est bon mais pas extraordinaire non plus, et l'autre est au porc et au poivron, un vrai délice ! Ma valise est prête, je prends mon appareil et file revoir le marché... qui est presque entièrement replié. Déjà !! En fait il est là de 6h à 8h, puis plus rien. A 6h du matin à Harbin en hiver, moi, je ne risque pas de mettre le nez dehors car il se transformerait immédiatement en petit glaçon, et ça, ce ne serait pas top.

Du coup, je me venge sur le chat de l'hôtel, Yellow, en lui gratouillant le sommet du crâne... c'est renversant tellement ça lui plait (il est un brin gris poussiéreux mais tout doux) !

Vers 8h30, je décide qu'il est temps d'aller à la gare plutôt que de tourner en rond à l'hôtel. Pour une fois, je prends l'option luxueuse de prendre un taxi au lieu de galérer avec les bus locaux, entièrement en chinois, avec des chauffeurs parlant uniquement chinois et pas un passager capable de parler anglais ou de lire un mot avec nos caractères. Comme pour 30 yuans (environ 3,50 euros) je peux traverser la ville et aller jusqu'à la gare Harbin Ouest, le choix n'a pas été compliqué. J'ai trouvé un taxi avant même d'avoir fini de traverser la rue et hop, 30 minutes plus tard, me voilà à l'entrée souterraine de la gare, ce qui m'évite de mettre le nez dehors. Le luxe jusqu'au bout !

Comme à Pékin, je dois passer les portiques de sécurité, on me vérifie passeport et billet et, comme dans un aéroport, je peux m'installer devant la porte 7 en attendant l'heure de l'embarquement. La gare est ultra moderne : l'architecture est originale, le hall est lumineux, on y trouve de nombreux magasins et, pour accéder aux quais, il faut scanner le QR code du billet pour passer le tourniquet.

Je me paie une bière Harbin à déguster avec modération en France, et un paquet de chips aux algues à consommer dans le train, pour faire comme les chinois (je suis en Chine, après tout !).

10h15 : une file interminable se forme devant la porte en quelques secondes et l'embarquement commence. Mon train est super moderne et a le même look que les trains japonais. Je voyage en première, donc j'ai plein de place et un fauteuil moelleux et un seul voisin, alors qu'en seconde, les fauteuils sont par 3 (comme au Japon).

Le train démarre. Un bon moment après avoir quitté Harbin, je vois qu'un affichage dans le train indique qu'il fait 24° dedans et -11° dehors. J'ai les paupières lourdes à cause de la fatigue et de la température toute chaude, mais je résiste vaillamment, en triant mes photos, en discutant avec mon voisin, un prof d'université qui parle anglais, et je regarde les paysages enneigés défiler et se transformer peu à peu en paysages plus enneigés du tout.

Il me semble qu'ils cultivent du maïs partout, mais en cette saison, toute la moisson a été récoltée et ne subsistent que quelques tas de feuilles.

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