Ce matin, j'arrive bizarrement à me lever de bonne heure alors que j'étais totalement épuisée hier soir. A 7h30, je suis déjà prête alors que je voulais prendre le train de 7h51. Vous y croyez, vous ? C'est pourtant vrai. J'en profite donc pour flâner au bord de l'eau, en écoutant les vagues et en regardant un ferry arriver de Miyajima sous un ciel rosé. Tout est calme et le quartier semble encore dormir.
Mon train est presque vide lui aussi. Arrivée au terminus, Iwakuni, je trouve très rapidement mon bus grâce aux explications fournies à l'hôtel et me retrouve devant le pont Kintai-Kyo avant 9h.
Le pont Kintai-Kyo est un très vieux pont de bois à la forme très originale, supposé être fabriqué sans le moindre clou (même si j'en ai vu sur chacune des marches), et résistant aux caprices du cours d'eau qui passe dessous (il a pourtant été reconstruit à plusieurs reprises). Pas un touriste à l'horizon, les magasins sont encore fermés. Ce n'est pas trop grave car visiblement, la spécialité locale sont les glaces et qu'il fait royalement froid ce matin. Le ciel est gris et j'ai l'impression que mes doigts sont autant de petits bouts de glaces rattachés à ce qui me sert de mains.
A un moment, je me rends compte que je suis suivie. Par un chat. Si je m'arrête, il s'arrête. Si j'avance, il avance. Nous visitons donc tous les deux un temple et un sanctuaire, puis nos chemins se séparent quand je décide de rendre visite à des serpents blancs, une espèce que l'on ne trouve qu'ici, à Iwakuni et qui ont reçu le titre de monument naturel. Rien que ça.
Je retourne ensuite tranquilement vers le bus puis la gare puis le ferry de Miyajima.
Le ferry était plein de touristes et en arrivant sur l'île, je me suis vite rendu compte à quel point l'endroit était réputé. Je décide donc d'emprunter un chemin plus calme vers les parcs naturels en direction du téléphérique. Ce n'est certes pas le chemin le plus court, mais il est fort agréable : on entend les oiseaux chanter, les feuilles frémir dans les arbres et on croise plein de pouic-pouics (des daims japonais - lire le post d'hier pour comprendre).
Après une bonne promenade, j'arrive devant un panneau expliquant que le téléphérique était fermé pour la saison.
Dommage pour le panorama sur la mer intérieure !
Je poursuis donc ma route vers le temple Daicho-in, puis redescends vers la zone la plus touristique : le O-Torii Gate et la promenade le long de l'eau qui mène jusqu'au ferry. C'est noir de monde et je renonce à visiter le célèbre monument qui fait face au torii.
En revanche, je ne me laisse pas abattre et fait une pause petit déj' - repas de midi- et peut-être même souper (normal, il est déjà 16h30) et me laisse tenter par du poulpe panné, en forme de feuille d'érable. Archi-bon. J'aurais bien essayé ses jumeaux au fromage et aux autres parfums, mais cela ne serait pas raisonnable.
Et puis impossible de repartir d'ici sans gouter aux huitres grillées. Je n'ai jamais mangé d'huitres de ma vie, alors roulement de tambour... bon ? pas bon ? Oui, quand la chose ne bouge plus et est gratinée avec un peu de beurre et des herbes dessus, c'est très bon.
Autre spécialité de Miyajima... que dis-je, LA spécialité de l'île : les petits gâteaux en forme de feuille d'érable. Il y en a des magasins entiers et derrière certaines vitrines, on peut carrément voir la fabrication avec les moules en forme de feuilles et tout et tout. J'en ai pris quatre différents, on verra si c'est aussi bon qu'on le dit. J'avoue avoir un peu de mal avec les desserts japonais qui comportent très souvent de la pâte de haricot rouge sucrée. C'est pas mauvais, mais... c'est pas spécialement à mon goût.
Mes gâteaux au fond du sac, je reprends le ferry en direction de l'hôtel car je suis frigorifiée.
J aime bien la photo des statues de moines avec leur bonnet coloré au temple Daicho-in
Je suis étonnée par la couleur des arbres qui semblent être des feuillus et ont gardé leur feuillage doré en plein hiver !
Le menu ‘Erable’ me semble tentant, entrée, plat, dessert ;les photos donnent envie de goûter.
Vérifie bien tes bagages avant de prendre l avion, tu risquerais d avoir des problèmes de sans-papier si tu ramènes un pouic-pouic en France
Le temple de Daicho-in a apporté une certaine originalité à mes habituelles visites de temples. C'était plein de sculptures, certaines rigolotes (il y avait même des statuettes de hérissons ou de je ne sais quoi dans ce genre), d'autres plus sérieuses. Heureusement que tu es à la retraite car tu vas avoir du boulot pour trier les photos. Je ne te dis pas tout de suite à combien de gigas j'en suis, mais reposes-toi bien, tu vas être super occupée bientôt.
Pour les feuilles : s'il n'y a pas de vent, ça tient tout seul dans les arbres. Mais c'est vrai que c'est super beau, on croirait l'automne.
Le menu "érable" était fort bon. Même les huitres gratinées. Miam !
Et pour le pouic-pouic, je suis déçue, j'avais la technique pour les ramener à la maison : il suffit d'agiter un sac sous son nez et il avance... daddy connait bien aussi mais il s'est fait griller par un âne !
Nouvelles d'un tout petit pays lointain, perdu en Europe.
Dans ce petit pays, il y a un tout petit village d'irréductibles gaulois, les bitoubilles.
La tribu des bitoubilles a une curieuse tradition qui consiste, non pas à cueillir du Gui, mais lancer des boulettes de papier à travers un anneau sacré. Cela se passe tous les jours vers 10h00 du matin.
Hélas, la tribu a perdu récemment sa grande prêtresse SAN-DI, partie on ne sait où dans un grande odyssée initiatique.
Du coup, une autre prêtresse, répondant au patronyme (matronyme, devrais-je dire) de Kris, bat à ce jeu tous les guerriers de ladite tribu, bien désemparés.
Ha la laaaa.. Du coup, les guerriers vaincus font des offrandes, voire des sacrifices pour implorer le retour de la prêtresse SAN-DI, en grommelant et soupirant.
Elle cache bien son jeu, cette Kris ! Mais je demande à voir ses exploits de mes propres yeux. Vous avez encore quelques jours pour affuter les boulettes et ajuster les tirs avant que je revienne compter les points.
... et j'espère que vous n'êtes pas en train de dire que c'est ma nullité légendaire à ce jeu qui vous fait gagner quand je suis présente. Parce que si c'est ce que vous sous-entendez, je le prends mal et je reste ici.
Heu.. non, grande SAN-DI
Non seulement on n'a jamais dit ça, mais les guerriers des Bitoubilles font la tronche quand ils se font battre 4 à 1 ou 4 à 0. Même HA-Drian s'est incliné.
Ceci dit, cette semaine, rien qu'à l'idée de vous revoir, les guerriers ont repris du poil de la bête. Le guerrier HA-DRIAN a tenté de mettre des boulettes à partir de tout au fond de la salle (contre la fenêtre que SAN-DI - déité révérée mais parfois contrariante - a failli franchir plusieurs fois) et a réussi.
Pffff...
Le guerrier YA-HEL a toujours beaucoup de style mais n'en rentre pas une.
See you.
Vos photos sont un régal...
Après mon retour, ça reste un peu pareil... Kris est toujours en tête. Les offrandes ne servent visiblement que pour faire marcher l'imprimante.