Le jour où j’ai appris la météorologie
Une fois de plus, le vent n’est pas au programme et tout le monde est plus ou moins de quart (plutôt moins que plus, d’ailleurs) : il n’est pas prévu de hisser toutes les voiles aujourd’hui, donc une dizaine de bras suffisent pour les tâches du jour.
Après la corvée matinale de rangement de vaisselle, je monte sur le pont pour aider, avec ma force légendaire, à déployer les ailes de mon navire.
En 10 minutes, tout est bouclé. La mer du Nord, supposée être une mer sans pitié sans cesse agitée, est aussi plate que l’an passé pendant la Tall Ships Race. Au-dessus de notre tête, le ciel est gris et le soleil est absent, à l’exception d’un court instant magique ou un bref et très timide rayon est venu faire scintiller une étroite bande de mer.
Heureusement, le capitaine nous a prévu un cours de météorologie avec dessins à la craie sur le pont et nettoyage à grands coups de balais brosse (bien plus efficace que les brosses à tableau utilisées dans nos écoles).
Il nous explique le sens du vent, les hautes et basses pressions et, surtout pourquoi nous avons rallongé notre itinéraire pour espérer attraper un peu de vent plus loin. Quoi qu’il en soit, aujourd’hui, nous navigons au moteur pour ne pas rester immobiles et arriver à temps à Blyth.
L’après-midi, par désœuvrement peut-être, quelqu’un qui n’a pas voulu se dénoncer, a effacé ce qui se trouvait autour du bateau : l’horizon a disparu dans la brume et nous nous sommes retrouvés seuls au monde.
Les photos du jour :
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