Le jour où ça faisait flic-floc sous mes pieds
Encore un voyage qui débute avant l'aube.
5h08 - mon radio-réveil se met en route.
5h12 - j'arrive à mettre un pied par-terre et j'en profite pour entr'ouvrir un oeil... ce serait dommage d'annuler le voyage pour cause de jambe cassée.
5h20 - j'entrouvre l'autre oeil afin d'aller plus vite.
5h45 - petit déj' et dernière pesée de mon paquetage. 9kg sur ma balance antique à aiguille non-électronique... je n'enlèverai rien, mais je crois qu'il est temps d'arrêter d'ajouter des bricoles si je ne veux pas avoir à envoyer le bagage en soute.
6h13 - me voilà sur la route... un petit sprint pour avoir le tram qui arrive et en quelques minutes je suis déjà à la gare, à attendre le train qui est en retard (et avec moi qui suis en avance, ça ralonge encore l'attente).
7h10 - je laisse derrière moi le soleil qui finit de se lever sur Montpellier
7h35 - arrivée à Agde. J'ai fait une découverte récente : en m'arrêtant à Agde, je peux aussi prendre une navette pour l'aéroport et ô miracle, je peux partir de Montpellier plus tard... en plus, c'est moins cher, alors pourquoi se priver ??? 4,60 euros pour le train jusqu'à Agde, 1 euro pour la navette de l'aéroport. Si quelqu'un ose me redire qu'avec Ryanair on dépense vraiment trop pour aller jusqu'aux aéroports, je risque de me rouler par terre en riant... et je vous écris tout ça en utilisant la connexion wifi gratuite de l'aéroport de Béziers.
J'ai l'impression d'être à peine partie que voilà déjà le clairon de Ryanair en train d'annoncer fièrement l'arrivée de l'avion pile poil à l'heure.
Le ciel est gris et humide et les nuages bas ne m'inspirent guère. Mon voisin d'aéronef, un habitué de la ligne vivant à Oslo m'a expliqué que prendre le train me reviendrait quasiment aussi cher que de prendre la navette de l'aéroport, donc, étant donné les conditions climatiques incertaines - ou certainement mouillées, j'opte pour le bus, direct jusqu'au centre d'Oslo et qui s'arrête à quelques rues de mon hôtel. Je me fais même offrir très gentiment mon ticket de bus par mon voisin précédemment cité. Faut vraiment être sympa et travailler en Norvège pour offrir un ticket à ce prix-là !!
A presque 14h, le bus arrive à Oslo sous un vrai déluge... qui se calme aussitôt l'imperméable de mon sac à dos sorti. Ouais, ça le calme illico l'orage le plus violent quand je dégaine ma toute moche housse kaki qui protège mon beau sac à dos des gouttes mouillées !!! Héhé ! Comme on n'est jamais trop prudent, je décide de garder ce truc moche sur le dos et fonce droit devant. Nygata, le parvis de la gare, les lignes de tram, la rue marchande face à la gare, virage à gauche, l'hôtel est là... presque plus près qu'en mai dernier. Mes pieds trouvent leur chemin tous seuls et les distances paraissent plus courtes.
14h15. Mes affaires sont rangées dans la chambre de l'hôtel et j'ai faim, très faim. Et sommeil. Mais surtout faim. Il est plus que temps d'aller me chercher deux bricoles à manger. N'ayant pas eu à payer le bus, il me reste assez de couronnes norvégiennes de mon dernier voyage pour survivre jusqu'à mon départ pour la Suède. Inutile donc d'aller dévaliser un distributeur pour lui soutirer des centaines de couronnes que je dépenserai avant même de m'en rendre compte.
Je retourne à mon adresse favorite en cas de grosse fringale : le Kiwi du centre commercial de la gare. J'ai ma brique de lait et mon petit déj' de demain et de quoi cuisiner pour aujourd'hui. Sau-vée ! Vite, je rentre à l'hôtel pour me sustenter et regarder la pluie tomber de nouveau avant de repartir sous un ciel gris menaçant.
Le port et la mairie sont toujours au même endroit. La forteresse Akerkhus aussi. De beaux voiliers en bois rentrent au port alors que des ferries en partent pour désservir les iles du fjord. Le vent souffle fort par raffales fraiches et humides après une course folle dans le fjord.
Volontaire pour un décoiffage express en règle (un peu plus, un peu moins, j'en suis plus à ça près), je remonte au sommet de l'opéra pour redécouvrir le panorama de la ville mais le vent souffle vraiment trop fort pour s'y éterniser. L'intérieur, par contre est parfait pour se remettre de mon combat contre les éléments : l'architecture y est splendide, mélange de droites et de courbes, de pierre froide, de bois chaud et de verre lumineux.
Me voilà une fois de plus devant la gare. Par pure curiosité, je décide de visiter le centre commercial Oslo City et confirme que la curiosité est une qualité : alors que la façade est assez classique (un simple building de verre de hauteur moyenne), l'intérieur est un peu fou : une verrière tout en haut, des galeries tout autour et, au centre, un bâtiment bas en verre. On a l'impression d'être à l'extérieur alors qu'on est bien à l'abris du mauvais temps... pas bête quand on voit le temps qu'il fait ici à Oslo !