La nuit dernière a de quoi me vacciner de mon amour pour les auberges. J'avais choisi un lit en dortoir pour ne pas avoir à dépenser trop (36 euros le lit, quand même), et toute la nuit je l'ai regrété : un type de la chambre empestait comme vous ne pouvez pas l'imaginer et, même en me plongeant sous les draps, l'odeur insupportable m'a empêchée de dormir, au point de me lever à l'aube alors que j'ai juste envie de dormir. Je suis grognon. Vite, une douche et je fuis après avoir remballé toutes mes affaires pour éviter que l'odeur n'imprègne mes vêtements.
Je suis trop fatiguée pour commencer la journée, alors je squatte le divan de la salle commune, le nez dans mon bol de lait. Heureusement, je n'ai qu'un seul et unique but aujourd'hui : visiter le château Akerkhus qui était fermé lors de mon dernier séjour ici.
Après une averse puis une autre, le soleil arrive et je me décide à lever le camp en direction du château.
Les rues sont calmes et seuls les passagers - chinois ou italiens - des bateaux de croisières hantent les environs.
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J'ai sommeil, encore et toujours.
Le divan de l'hôtel est accueillant, alors je lui tiens compagnie en attendant l'heure de partir à la gare.
14h : il est temps d'agir. Mon sac de 9,5kg sur le dos, je pars en direction de la gare ferroviaire, et plus précisément du resto indien à l'intérieur de la gare, sur recommandation de mon voisin d'avion d'hier. Je confirme : c'est bon, copieux et pas cher... tant pis si ce n'est pas norvégien !
Un petit cappuccino à emporter acheté au bar situé intelligemment entre le resto indien et le tableau d'affichage de la gare, et voilà toute ma fortune en couronnes norvégiennes évaporée !
Mon train est déjà annoncé et je descends l'attendre sur le quai, cherchant un rayon de soleil à l'abri du vent. Un train express pour l'aéroport principal est en attente sur la voie d'en face. Machinalement, je lis les inscriptions sur la porte du train : Bienvenue, Wilkomen, Welcome... Karibu... hein ? Karibu ? Y'a des caribous ? A peine ai-je commencé à rire intérieurement (et fait une photo), qu'une voix annonce que le traffic ferroviaire de toute la région est momentanément interrompu pour des raisons de sécurité. Oups ! Je rigole moins tout à coup. Surtout que mon train est en direction de Stokholm, que j'ai un changement prévu au beau milieu de la Suède, que je doute fort qu'il y ait un autre train plus tard en direction de Göteborg, que je ne veux pas perdre ma réservation à l'auberge pour cette nuit et que j'ai déjà affreusement sommeil.
Mon sac à dos pèse soudain des tonnes.
Pas de panique. Je m'accroche à mon cappuccino-qui-réchauffe-les-doigts et me cencentre sur son doux parfum. Après plus de vingt minutes d'angoisse, le traffic reprend et mon train est annoncé. Enfin ! Dix minutes plus tard, le voilà à quai. Encore dix bonnes minutes et nous voilà en route.
Nous avons près de 40 minutes de retard, soit à peu près le temps que j'avais pour mon changement en rase campagne suédoise. A chaque gare, je colle mon nez à la vitre, tentant d'apercevoir le nom du lieu car je ne comprends jamais les annonces faites en norvégien et en suédois.
Arrivée à *********, me voilà rassurée : le train pour Göteborg est lui aussi hyper en retard. J'ai donc une demi-heure d'attente, certes il ne fait pas chaud, mais je sais que je dormirai dans un lit à Göteborg ce soir... l'air de rien, ça réchauffe intérieurement et j'en rajoute une couche en appelant papa-môman à la maison, comme ça, tout le monde est rassuré.
Mon premier jour en Suède touche à sa fin et c'est depuis la vitre d'un train que je vois les paysages devenir dorés avant que le soleil ne disparaisse à l'horizon. Il fait nuit noire lorsque j'arrive à Göteborg. Par miracle, l'hôtel est assez facile à trouver et je ne tarde pas à m'écrouler sur mon lit et à m'endormir intantanément.
Commentaires
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