Le Canada en voilier

Jour 14 : les chutes de Montmorrency et Québec

Bien que le ciel soit gris ce matin, je prends le bus en direction de Beauport, le long du Saint-Laurent pour aller admirer les chutes de Montmorrency, moins connues que celles du Niagara mais pourtant plus hautes.

Grosse déception à l'arrivée car tous les groupes de via ferrata de la journée sont complets et aucun espoir possible pour samedi car seule la piste la plus facile sera accessible. J'ai envie de me rouler par terre et pleurer, mais les goutes qui tombent du ciel rendent déjà l'endroit très humide, faudrait pas en rajouter.

Ma déception rangée dans mon sac à dos, je me traine jusqu'aux chutes, au milieu d'un flot de touristes. C'est super hyper haut et pour les admirer, on peut descendre jusqu'en bas par de loooooongs escaliers... et bénéficier d'une douche gratuite si on s'avance sur la grande plateforme tout en bas.

Après cette visite, je décide de retourner sur l'Oosterschelde pour parler du bateaux aux visiteurs en restant bien à l'abri sous la tente qui protège notre pont (abri très apprécié des visiteurs à chaque averse).
Le soir venu, il est temps de faire un tour en ville et d'aller manger ma première poutine trop miam au Chic Shack avant de rentrer tranquillement par les quais pour voir les belles lumières sur les beaux bateaux.

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Jour 16 : Wendake

Lors de ma première visite au Canada, j'avais déjà visité Wendake, le village Huron Wendat proche de Québec, mais certaines activités n'étaient pas proposées faute d'un nombre suffisant de visiteurs.

Aujourd'hui, malgré le ciel gris et l'air humide, je décide de prendre le risque d'une journée en extérieur. Après 1h15 dans le bus et à 15 minutes de l'arrivée, une grosse averse commence et je croise les doigts pour qu'elle s'arrête avant que je descende... chose faite lorsque nous atteignons l'arrêt précédant le mien. Il me reste encore 15 minutes de marche, donc forcément la pluie reprends avant que j'atteigne le site, mais beaucoup moins fort, ce qui me permet de rester au sec en m'abritant sous un arbre.

Pour la journée sur le site, je prends l'option repas, spectacle de danse et tir à l'arc et passe un excellent moment.
Le repas est composé d'une soupe aux graines de tournesol, des brochettes de wapiti haché accompagnées de riz sauvage et de légumes, auxquelles j'ajoute une petite bouteille de bière d'épinette (sans alcool et super bonne). En dessert, un gâteau algonquin agrémenté d’une sauce au sucre brûlé accompagné d'une tisane à la canneberge.

De retour en ville, les bateaux sont fermés au public, mais comme les membres de l'équipage de l'USS Niagara m'ont proposé de venir visiter, je monte à bord de leur navire. Il s'agit de la réplique d'un brick construit en 90 jours seulement pour protéger les Américains d'une attaque anglaise imminente sur les bords du lac Erié. Les proportions du bateau sont inhabituelles car il devait pouvoir naviguer sur un lac (donc peu profond), et avoir assez de place pour des canons. Le résultat est surprenant : le pont est très vaste et l'espace habitable (sous le pont) est extrêmement bas de plafond, à tel point qu'il est impossible de tenir debout.

Sur le chemin du retour, je m'arrête pour visiter également le NCSM Oriole, nos anciens voisins de Miramichi. Ce ketch à gréement bermudien de  31 mètres appartient à la Marine royale canadienne. Il date de 1921 et a un intérieur très joli qui ressemble au notre par endroits grâce à l'utilisation du chêne qui donne un aspect chaleureux.

 

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Jour 17 : la citadelle de Québec

Aujourd'hui, j'ai eu la bonne idée de me lever tôt et, ayant entendu du bruit sur le pont, je suis montée voir si je pouvais donner un coup de main... aïe ! Qu'ai-je fait ? Me voilà engagée dans le chargement des vivres pour 31 personnes passant plus d'un mois à bord ! Plus d'une tonne a dû transiter par mes petits bras pas musclés : j'attrape les cartons sur le quai et les passe à quelqu'un à l'intérieur du bateau (étage du dessous) à travers la fenêtre. Certains cartons sont super hyper lourds et je devrais pouvoir me passer d'aller à la salle de sport pour les 3 prochaines années après ça.

Une fois remise de mes émotions, je lève enfin le camp pour aller visiter le très beau musée des civilisations pour en savoir plus sur l'histoire de Québec et les Premières Nations.

A la sortie du musée, j'ai tellement besoin de reprendre des forces que je m'autorise une autre poutine gastronomique au Chic Shack, ma cantine à Québec. Viande fumée, sauce au poivre, pomme de terre au four, oignons rouges fraichement tranchés, herbes du jardin... un délice !

Me voilà en forme pour aller visiter la citadelle. Juste avant d'arriver aux fortifications, j'entends 21 coups de canon. Québec se défend contre l'attaque d'un bateau pirate ? Non, c'est juste le gouverneur du Canada qui fait une inspection des troupes basées là (la citadelle abrite aujourd'hui encore un bataillon militaire). J'arrive malheureusement à la fin de la cérémonie dans la cour intérieure, mais je peux voir s'éloigner les chapeaux en peaux d'ours surplombant de beaux uniformes rouges aux boutons qui brillent.

J'ai ensuite droit à un tour guidé de la citadelle et de la résidence du Gouverneur puis je rentre au port en profitant de la pente qui penche cette fois dans le bon sens.

Ce soir, c'est feu d'artifice en notre honneur ! J'ai même le droit de monter en haut du mât, ce qui tombe bien car le feu est tiré depuis le fleuve et un bâtiment se trouve juste devant nous. Depuis ma plateforme, je peux admirer tout le feu d'artifice magique et les bateaux autour.

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Jour 18 : la grande parade des voiliers au départ de Québec

C'est l'effervescence à bord : nous partons de Québec aujourd'hui. Depuis 4h ce matin, des bateaux sortent du port pour la grande parade des voiles sur le Saint Laurent. Nous faisions déjà partie des derniers dans l'ordre de sortie, mais nous devons en plus faire une brève halte quelques secondes à peine après avoir démarré car nous avions oublié sur le quai le joli panneau de présentation du bateau. Quelques acrobaties plus tard, nous revoilà en route vers le Saint Laurent, une petite boucle à bâbord pour nous faire admirer par les spectateurs perchés vers la citadelle et Frontenac, puis c'est parti ! En route vers l'embouchure et l'Atlantique, direction : Halifax, sans escale.

A califourchon sur une voile, j'ai une vue imprenable sur les voiliers autour de nous : on dirait un embouteillage monstre un soir à la sortie du boulot... mais en beaucoup plus beau et plus calme.

Dans l'après-midi, nous arrivons à la hauteur de Grosse-île où nous faisons une autre petite boucle pour observer un ancien lieu de quarantaine pour les immigrants arrivant par le Saint-Laurent vers 1847, afin de protéger le Canada des épidémies de choléra ou typhus (plus de 7500 personnes décédèrent sur l'île, en grande partie des irlandais qui avaient fui la famine sévissant dans leur pays).

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Jour 19 à 22 : navigation du Saint-Laurent à l’Atlantique

Nous n'avons pas assez de vent pour réellement naviguer à la voile et devons donc utiliser le moteur pour arriver à temps à Halifax. Nous sommes aussi contraints de raccourcir notre route en coupant par un chenal pour rejoindre l'Atlantique.

Les pilotes que nous avions réservés pour passer l'écluse à l'entrée du chenal sont arrivés avec 10 heures de retard, nous faisant perdre un temps précieux.

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Jour 23 : Arrivée à Halifax

Nous voilà arrivée à Halifax, dans la provice de Nouvelle-Ecosse, après 2 jours de vagues sur l'Atlantique. Honnêtement, ça fait du bien quand on ne bouge plus !

Alors que la ville était déjà toute proche, nous avons continué à voir des marsouins, baleines et phoques. En atteignant le cœur de ville, nous avons rejoint les autres voiliers sous les applaudissements et nous nous sommes garés à côté du Gulden Leew, notre éternel voisin néerlandais, tout au bout du monde (nous sommes les derniers au bout du bout du quai, ce qui fait une belle trotte dès qu'on veut faire quelque chose).

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