Tel nounours dans sa tanière, j'ai bien dormi sous mon tas de couvertures. la température sous la yourte a considérablement chuté depuis que le feu s'est éteint, mais les innombrables épaisseurs qui me séparaient de l'air glacial m'ont permis de survivre à cette aventure hors du commun.
Au petit matin, je me lève en silence pour commencer à faire des photos avant le petit déj' et en regardant au niveau où le tuyau du poêle sort de la yourte, il me semble apercevoir un ciel bleuté. Je cours donc vers la porte, ouvre les 2 battants de bois, puis soulève l'épais rideau de paille qui protège l'entrée pendant la saison froide, et là, ô surpise, le ciel n'est pas bleu. Il neige. Il a même neigé toute la nuit et maintenant, le sol est tout blanc. Surprise ! C'est bientôt Noël et la saison des bonshommes de neige ! Le simple fait d'aller au pipiroom sous la neige est une aventure surréaliste qui me fait sourire, mais en même temps, je ne peux pas m'empêcher de penser à tous ceux qui doivent vivre dans ces conditions tous les jours. Eux ne doivent certainement pas trouver ça amusant du tout.
En attendant que tout le monde soit réveillé et fin prêt pour le fameux petit déj', je pars faire des photos, mais où que j'aille, je finis toujours par me retrouver face à un cours d'eau (au-dessus duquel je pourrais sauter, mais en raison de la neige et de la présence de mon appareil photo dans une de mes mains, je n'en ferai rien). J'ai le sentiment d'être prisonnière sur une île enneigée. L'heure du petit déj' vient me délivrer et je cours m'asseoir par terre devant la table basse déjà recouverte d'un bon miam-miam inédit : des crèpes, des confitures, une espèce de porridge à base de céréales des pays froids et dont je ne connais pas le nom, du bon pain moelleux et le même coulis de tomates qu'hier soir. non seulement c'est délicieux, mais en plus c'est idéal pour affronter le grand froid.
C'est de loin le meilleur petit déj' depuis le début du voyage.
C'est donc avec l'estomac bien rempli que nous chargeons les bagages dans le mini-van et que nous traversons le fleuve le cours d'eau les pieds au sec et les pneus mouillés et nous allons visiter le caravansérail de Tash Rabat tout proche de notre campement. Autrefois, au temps des caravanes de la route de la soie, les marchands faisaient halte ici (et également des soldats pendant les périodes mouvementées de l'histoire de la région). Aujourd'hui, il ne reste que les murs et le toit, les décorations ont malheureusement disparu et des tas de neige se forment sous les ouvertures du toit. Tout paraît tellement glacial que je demande comment la route de la soie, synonyme pour moi de chameaux et déserts, a bien pu se perdre ici.
Après cette visite hors du temps, nous reprenons la route en direction de Bishkek.
Commentaires
Avez-vous ri, pleuré, eu envie de partager une expérience en me lisant, ou aimé les photos... ou pas... et si vous m'écriviez un petit mot ? Les questions sont les bienvenues même si je ne suis pas sûre d'avoir la réponse