Jour 23 – Samarcande

6h00 – Il est l'heure de tomber du lit, de refaire les bagages pour prendre le train pour Samarcande.
Vous avez déjà pris le train en Ouzbékistan ? Moi oui (aujourd'hui).
Un dépaysement total par rapport à tout les trains que j'ai pris jusqu'à présent (et j'en ai pourtant fait des kilomètres en train, que ce soit en Russie, en Europe ou aux USA).
Dans le couloir, un tapis traditionnel très coloré (et crasseux) rend la circulation en valise à roulettes assez inconfortable car il a tendance à se rebeller et à se plier en accordéon, la housse des sièges est usée jusqu'à la corde et sa couleur ne me donne pas particulièrement envie de m'y asseoir (pourtant, il va bien falloir car le voyage va durer plusieurs heures), et jusqu'au moment du départ, j'assiste à un véritable ballet de vendeurs de samsas, de pains et de journaux, se faufilant entre les voyageurs qui tentent de s'installer à leur place.
Le train part enfin pour Samarcande et je commence à voir défiler des paysages verdoyants qui me font parfois penser à la France : du vert, parfois des champs de coquelicots forment d'immenses tâches rouges et au loin, on peut parfois apercevoir des montagnes enneigées. J'ai l'impression que ce voyage est mon second premier voyage en Ouzbékistan tellement les paysages sont différents de ceux que j'avais vu il y a 4 ans, totalement asséchés par les températures caniculaires de l'été.
Nous ne sommes pas encore en été, mais la température dans le wagon grimpe rapidement et l'air devient étouffant au fur et à mesure que nous avançons. L'arrivée à Samarcande est un soulagement... de courte durée, car je me rend compte qu'ici, il fait CHAUD, avec un fond humide qui n'arrange rien.

Nous posons les bagages dans notre petit hôtel, bien situé, à 2 pas du Régistan, et je vais me restaurer dans un boui-boui local, que notre tour leader nous conseille (ils ont un menu avec des photos des plats, qu'il parait). Une fois à l'intérieur, je trouve la déco plutôt inquiétante : le dessous de l'escalier est grillagé et semble parfois servir de poulailler, une fontaine octogonale sert à entreposer les plats et des soupes continuent de bouillir sur une petite gazinière. Je fais comme si je n'avais rien vu et Ross, Craig et moi commandons une soupe de nouilles. Le garçon vient nous demander à plusieurs reprises si on veut aussi des shashliks et d'autres plats. Chaque fois, on a l'impression que c'est la première fois qu'on lui dit non. Grrr ! Un moment plus tard, le garçon revient avec une soupe de pois chiches, et je suis obligée de ùe lever pour aller pointer du doigt l'assiette de nouilles posée sur le bord de la fontaine pour qu'il comprenne ce que nous voulons (pourtant, c'est lui qui nous a parlé des nouilles, en anglais dans le texte). notre aventure culinaire s'acheva en beauté avec l'addition : 20.000 soums pour 3 soupes, un pain et une bouteille d'eau ! Ce ne serait pas grand chose en France, mais ici, c'est franchement abuser du portefeuille du touriste. nous commençons par réclamer une addition écrite sur un papier, et le garçon revient 5 minutes plus tard avec un bout de papier sur lequel est écrit 20.000 d'un côté et 12.000 de l'autre... probablement les tarifs standard pour les touristes. Je demande (en russe), à parler au responsable de l'addition, le garçon me montre la caisse au fond du restau. J'y vais et le garçon s'y assoit. Je prends mon air le plus assuré possible et redemande l'addition. 8.100 soums pour nous trois. Même pas la moitié de ce qu'il espérait nous extorquer le premier coup.
Non mais, 1 mois qu'on est sur la route, on le connait par coeur le prix de la soupe de nouilles ! Et moi perso, j'aime pas franchement les tentatives d'excroqueries et les taxes pour touristes. En sortant, je commence à rigoler et je me félicite de mon russe, moins rouillé que je ne le craignais et qui m'est soudain bien utile.
Pendant l'après midi, je fais découvrir le café internet que j'utilisais il y a 4 ans au reste du groupe, puis continue sur ma lancée et part à la découverte des petites rues des vieux quartiers. Je me rends peu à peu compte que beaucoup de ruelles sont des impasses et ma ballade est bien plus longue que prévue et rentre à l'hôtel bien fatiguée.

Les photos du jour :

Commentaires

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