Un peu à l'extérieur de la ville de Québec, j'avais repéré qu'on pouvait visiter la réserve indiennes des Hurons-Wendat, une première nation de originaire du sud de l’Ontario.
Je vous vois déjà en train de les imaginer dansant autour du feu au milieu des tipis ou chevauchant plumes au vent pour chasser le bison. Et bien non, je vous arrête tout net dans votre caribou élan : contrairement à ce qu'on nous apprend à l'école et à ce qu'on voit dans les films, les Hurons ne vivaient pas dans des tipis et ne chassaient pas le bison... tout simplement parce qu'il n'y a jamais eu de bisons ici (ils vivent uniquement dans les grandes plaines du Canada et des USA).
Les Hurons étaient une société matriarcale d'agriculteurs qui pratiquaient également la cueillette, notamment de baies, de plantes médicinales, pêchaient et chassaient le gibier de la région, pour la nourriture ou pour la fourrure. Puisqu'ils étaient agriculteurs, ils étaient sédentaires vivant dans des villages protégés par une enceinte de bois, et leurs habitations étaient des maisons longues que plusieurs familles se partageaient.
Les femmes Hurons-Wendat étaient chargées de l'entretien du village, de la coupe des arbres pour entretenir les feux, de l'éducation des enfants, de la cuisine exigeant d'ailleurs la confection des poteries, de l'artisanat et de la confection des vêtements. Les principales plantes cultivées par les femmes iroquoises sont le maïs, la fève et la courge qui plantées dans le même monticule de terre formaient « Les Trois Sœurs ». Le maïs servait de tuteur au haricot qui s'enroulait autour de la tige de maïs. Le Haricot nourrissait la terre en azote et la courge grâce à ses grandes feuilles protégeait le monticule de terre du soleil et préservait donc l'humidité.La « mère de clan » (la plus vieille femme de la famille) avait la responsabilité de désigner le Grand chef et avait même autorité sur celui-ci.
Les hommes Hurons-Wendat, de leur côté devaient faire les travaux plus exigeants physiquement et ceux demandant de long voyages. Ce sont eux qui effectuaient le défrichage des terres ainsi que la coupe des arbres sur le site de leur prochain village. De plus les hommes s'occupent de la chasse, de la pêche, de la politique, de la guerre, de la construction, du commerce (le troc) et de l'éducation clanique de leurs neveux et de leurs nièces.
N’ayant aucune connaissance sur l’utilisation des matières fertilisantes, les champs des Hurons s’appauvrissant rapidement. En une vingtaine d'années, les terres environnantes étaient tellement appauvries et les stocks de bois épuisés que le groupe devait déménager et reconstruire un nouveau village.
Les Hurons se battaient contre les Iroquois avant l’arrivée des Français dans la région. L’alliance franco-wendate et les alliances formées par les Iroquois avec les Hollandais, puis avec les Anglais, ont imbriqué cette guerre à celle des puissances colonisatrices. Les Iroquois prirent un grand nombre de captifs : après une année, suivant les coutumes iroquoiennes, les uns furent adoptés par mariage avec un membre de la tribu et les autres torturés puis tués. Les maladies importées par les européens décimèrent également les deux camps indiens. Alors que le groupe était estimé à 1500 Hurons à l'arrivée des européens, seuls 300 survivants Wendats, convertis au catholicisme, se réfugièrent près de la ville de Québec suite à la dispersion de leur peuple par les Iroquois.
Aujourd'hui encore, leurs descendants y vivent dans la réserve indienne de Wendaké. Les 3000 Hurons-Wendats vivant au Québec de nos jours sont pour la plupart catholiques et francophones. Ce n'est que très récemment que la langue wendat a fait sa réapparition dans une école de la réserve grâce aux recherches parmi les retranscriptions faites par les français lors de leur arrivée sur le continent : en effet, les indiens n'ayant pas de système d'écriture, la seule trace de leur langue autrefois retransmise oralement, était les documents des colons. Du coup, pour l'instant, les seuls Hurons parlant leur langue d'origine sont des indiens en culotte courte.
Ma visite du site fut fort intéressante car il s'agissait d'une visite guidée où l'on m'a tout expliqué sur les maisons longues, les rituels des chamanes, la fabrication des canots et des raquettes à neige en babiche (peau de cerf), les saunas qui leur permettaient de se laver au chaud avant de se rouler dans la neige...
En revanche, une visite du site l'hiver, c'est pas top car, à moins qu'un groupe ait fait une réservation, il n'est pas possible ni de voir des danses traditionnelles, ni de tirer à l'arc ni de goûter des plats typiques. Une grosse déception pour moi qui attendais ça avec impatience, mais avec un soleil magnifique toute la journée, ce serait bien impoli de se plaindre.
De retour à Québec, je pars me geler les doigts pour une séance photo nocturne dans les rues éclairées de néons multicolores.
Commentaires
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