Depuis que la course a été arrêtée, on a beaucoup plus de vent... et donc de vagues. Comme certains sont malades, j'ai la possibilité de monter la garde à l'avant du bateau 2h d'affilée pour vérifier qu'on ne risque pas de se faire percuter par un container, un tronc d'arbre ou un bateau. Je passe donc 2 heures à l'avant du bateau, assise sur le câble qui tient le mât, à regarder les vagues arriver sur nous, et j'essaie de deviner lesquelles vont m'arriver en pleine figure. Il n'y en a pas eu tant que ça (c'est l'avantage d'être sur un gros bateau), mais j'en ai eu suffisamment pour vérifier que l'eau de mer était effectivement salée ici aussi. La garde ressemble aux montagnes russes et c'est hyper drôle de voir les vagues tantôt à mes pieds, tantôt beaucoup beaucoup beaucoup plus bas. Je vooooooole !
Peu à peu, on replie nos voiles et on astique tout ce qui peut/doit briller, on enroule proprement tous nos cordages pour que tout soit parfait. La côte danoise est en vue et, en fin d'après-midi, on aborde le début du canal. Aalborg n'est plus très loin et on finit l'étape au moteur.
Lorsque la nuit commence à tomber, on arrive enfin. Un petit bateau costaud vient nous pousser le derrière pour nous plaquer contre le quai (on est un tantinet handicapés avec notre vieux voilier sans direction assistée) et hop, la fête peut commencer !!
Les premiers pas sur la terre ferme sont un peu hésitants : les deux pieds sur le quai, je me retourne vers le Christian Radich et j'ai l'impression qu'il est fixe et que je suis en mouvement. Oups ! Je vous jure que je n'ai rien bu !
Félicitations pour votre course, vous avez bien manoeuvré! J'ai suivi le parcours par le Vessel's track, vous avez progressé régulièrement, avec des bords efficaces.
Voilà un équipage méritant!