Depuis mon arrivée à Kyoto, il pleut, je suis épuisée et j'ai dû oublier ma motivation quelque part entre deux trains.
Hier, je ne suis sortie de sous ma couette que pour aller faire trois courses au petit supermarché, à maximum 100 mètres de l'auberge, histoire de trouver un petit truc à grignoter et reprendre des forces, mais le temps gris, le froid et l'humidité ont eu raison de l'héroïsme dont je faisais preuve jusque-là.
La climatisation de ma chambre est en japonais et je n'y comprends rien. J'ai super froid et, si je pouvais, je sortirais bien enroulée dans ma couette comme César dans sa toge.
Aujourd'hui, il faudrait pourtant que je me remotive car Kyoto est une ville magnifique, avec de nombreux temples et hauts lieux touristiques.
Pour commencer en douceur, mon choix se porte en premier sur le Temple Kiyomizu-dera. Il tient son nom de la chute d'eau qui se trouve à l'intérieur de son enceinte, eau provenant des collines environnantes, kiyoi mizu signifiant "eau pure". Il s'agit en fait un complexe de temples bouddhistes et shintoïstes et l'un des lieux les plus célèbres de la ville.
Le bâtiment principal, dédié à Kannon, est célèbre pour sa plateforme en bois, soutenue par des centaines de piliers, à flanc de colline et qui donne une vue impressionnante de Kyoto… j'avoue ne pas en avoir abusé car la pluie, ça mouille et ça fait friser mes cheveux.
Je redescends ensuite pour me rendre en train au sanctuaire Fushimi Inari, connu pour ses milliers de toriis vermillon formant un chemin sur la colline sur laquelle le temple est construit.
Kami Inari est la protectrice des céréales et plus particulièrement du riz, associée à l'abondance et la richesse, devenant la patronne des commerces, ce qui peut expliquer la présence de ces milliers de toriis données par les particuliers et les entreprises japonaises.
Pendant une bonne paire d'heures, je me ballade dans la forêt, gravissant cette colline de 230m de haut, au milieu d'une forêt de résineux et de bambous surveillée par des statues de renards, messagers de Kami Inari.
Soudain, la pluie devient une neige fine qui vole entre les arbres.
Magique !
Après le rouge des toriis, je décide de passer à l'or de Kinkaku-ji, le "temple du Pavillon d'or". Les murs entièrement recouverts de feuilles d'or se reflètent sur l'étang qui entourent le temple et brillent de mille feux malgré l'absence de soleil. Il est impossible de visiter le pavillon, mais on peut faire le tour de l'étang et découvrir, au hasard des îlots rocheux, des cascades, des cormorans, de la mousse épaisse et toute la nature qui conserve sa place malgré le gigantisme de la ville.
Pour finir cette journée, je suis le conseil qu'on m'a donné à l'hôtel et prends une nouvelle fois le train jusqu'à Arashiyama ("montagne de la tempête") où se trouve le pont Togetsukyō ("Lune traversant le pont"), construit lors de la période Jowa (834-848) et prisé des Japonais qui s’y rendent pour admirer les cerisiers en fleurs au printemps et les érables en automne. Sauf que là, c'est l'hiver, que le ciel est gris et que la nuit ne va pas tarder à tomber. Le pont en lui-même ne fait pas rêver : il est aménagé pour les voitures et n'a rien d'exceptionnel. C'est donc un brin déceptif, et le spectacle manque de grandiosité. Cependant, à mon grand étonnement, je remarque un martin-pêcheur au bord de la rivière ! C'est tellement inattendu quand on sait qu'on est si proche de Kyoto et ses 1,5 millions d'habitants.
J'apprécie tout de même une nouvelle fois la nature qui m'entoure et rentre à l'hôtel by night.
Commentaires
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