Cap sur la Baltique

Le jour où j’étais dans le grand nord

Ce matin, je me suis réveillée dans le grand nord... moi qui considère que Valence, c'est déjà le nord, alors Helsinki, c'est carément le grand nord ! Je pense que c'est la première fois que je suis aussi haut sur la carte du monde.. mais je dois vérifier car Kiji, en Russie ne doit pas être trop loin en dessous.

Pour fêter ça, j'ai débuté ma journée par une visite du musée de la ville pour savoir si ça valait le coup de rester, puis comme j'ai décidé que oui, j'ai fait un tour de la ville en bus à touristes avec les commentaires en français (trop classe). Ma première impression est que l'architecture est à classer dans 2 catégories : le style russe que l'ont trouve à St Pétersbourg et Moscou par exemple (des bâtiments colorés avec des reliefs blancs) et le style National Romantique (style architectural des pays scandinaves du XIXème). Autant j'aime le premier, autant je trouve le second froid et rigoureux : ont dirait qu'ils ont pris un malin plaisir à tout faire rentrer dans des formes géométriques, y compris des motifs floraux ou des êtres vivants... ça a beau faire partie du mouvement Art Nouveau, on est bien loin du style aérien et naturel de Mucha !

Même la  Cathédrale luthérienne, figure emblématique de la ville, est traitée d'une manière étrange : posée en haut d'un immense escalier abrupt, elle apparait inaccessible tout là haut et la place tout aussi immense en contrebas ne dénote pas question froideur puisqu'on n'y trouve rien d'autre qu'un monument dédié à Alexandre II. Pas un arbre à l'horizon, pas un parterre de fleur, pas une herbe au milieu des pavés. Rien.

19-musee-national-horlogesAyant grappillé des idées de visites pendant la virée en bus du matin, je débute l'après-midi au Musée National Finlandais - qui est un musée d'ethnographie présentant la Finlande de la préhistoire jusqu'au siècle dernier.  On y trouve tout ce qui permet de se faire une idée précise de la vie dans le pays : objets usuels, costumes, explications, reconstitutions d'habitations. Je pourrais facilement passer la journée dans ce musée à tout regarder dans le moindre détail et à préparer ma liste pour le père Noël : cette année, je voudrais une madame horloge et un costume de Lapon (pas de lapin, hein ?) en fourrure et bonnet à fanfreluches.

19-stade-olympiqueVoilà, ma liste est faite, il est temps de passer à la suite : la tour du Stade Olympique pour une vue panoramique de la ville. Depuis le 11ème étage, on domine toute la ville et on peut compter le nombre d'îles autour d'Helsinki... personnellement, j'ai décidé de ne pas compter car je n'ai pas l'intention de rester ici jusqu'à Noël, mais on peut. Le centre d'Helsinki  est à 2km, après de la verdure et des étendues d'eau, et parait tout petit.

Enfin le musée d'architecture finlandaise qui, en ce moment, consacre son espace d'exposition aux... églises russes en bois... avec des photos de Kiji et d'autres endroits perdus au fin fond de la neige russe.

Pas de bol pour vous, les musées ouvrent à 9h et ferment à 20h, ce qui me laisse peu de temps pour bloguer... mais je vais développer tout ça dès que possible.

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Le jour où j’étais dans les îles finlandaises de Seurasaari et Suomenlinna

Cela fait plus d'une semaine maintenant que le temps est idéal pour des vacances : chaud mais pas trop et ciel bleu pur.  J'en suis encore toute étonnée le matin en me réveillant... dès que le jour se lève, soit 4h du matin. Je dois dormir seulement 3 ou 4h par nuit depuis près de 2 semaines à cause de la lumière et je commence à être sérieusement épuisée et à avoir besoin d'une vraie nuit de sommeil de 24h.

En attendant de jouer les marmottes (ce que je compte bien faire à mon retour en France), je reste motivée et décide de profiter du beau temps tant qu'il est là  car on ne sait pas s'il fera encore soleil demain :  aujourd'hui, je prévois de passer la journée dehors, dans les îles. Non, pas des îles avec des palmiers et des crabes, mais des îles avec des pins et des canards sauvages noirs et gris venant du nord.

20-musee-naturePremière îles au programme : Seurasaari, où se trouve le musée d'ethnographie en plein air... oui, encore ! Je n'y peux rien, j'adore les musées avec des baraques en bois et des vieux trucs dedans - et j'en ai encore un de prévu à Riga. En traversant Helsinki pour aller sur cette île, j'ai croisé 2 girafes qui prenaient un café au balcon du musée d'histoire naturelle, comme quoi, il faut toujours garder l'oeil ouvert même quand l'architecture d'une ville n'est pas super joyeuse.

20-seurasaari-samovarLe bus me dépose juste devant un charmant pont de bois qui mène à l'île de Seurasaari. En train de patauger en contrebas, 2 canards se causent bruyamment et n'ont pas l'air d'accord... bonjour l'ambiance ! J'ai l'impression de pénétrer dans une forêt. Des joggeurs passent par là ainsi que des familles. L'accès à l'île est en fait gratuit et l'on peut voir toutes les maisons de l'extérieur sans débourser un centime. Seule l'entrée dans les maisons est payante, mais c'est compris dans mon pass, donc j'entre partout... où c'est ouvert. Je ne sais pas si c'est parce que c'est encore tôt dans la saison touristique ou si c'est toujours comme ça, mais seules 4 maisons étaient ouvertes. Heureusement, un gentil écureuil est venu me tenir compagnie et me regardait d'un air étonné depuis son arbre. Après un tour de l'île, il commençait à faire faim et j'ai donc cherché un coin sympa avec vue sur les îles des alentours, du soleil et un rocher, sur lequel je me suis assise, j'ai dégainé mon sandwich et ai fait une pause miam des plus agréables, sous l'oeil attentif d'une oie sauvage guettant en vain l'instant où je laisserais tomber mon sandwich.

Il est difficile de partir d'un endroit aussi paisible, mais il faut bien continuer la visite et reprendre le bus en direction du sud. A mi-chemin, un retraité est monté dans le bus, son matelas gonflable sous le bras... faut dire qu'ici, les parcs sont nombreux et que tout le monde se met en maillot pour se faire bronzer. Le mythe du nordique blanc comme un cachet d'aspirine vient de voler en éclats. Paf !

L'île de Suomenlinna... dernière vue de FinlandeMe voici enfin dans le port d'Helsinki où je prends le ferry pour Suomenlinna , une forteresse maritime monument national et faisant partie des trésors culturels de la Finlande, classée au Patrimoine mondial de l'Unesco. Construite il y a plus de 250 ans, elle a participé à la défense de 3 états différents : la Suède, la Russie puis la Finlande.
Aujourd'hui, en suivant le chemin de ronde autour de l'île, on voit encore des canons, le bastion de granit autrefois réputé imprenable, la cale sèche où furent construit de nombreux bateaux de guerre, un vieux sous-marin et beaucoup de gens qui se font bronzer, au calme sur une pelouse verdoyante. Après avoir bien marché, je reprends le ferry en direction du continent, trop heureuse de pouvoir m'asseoir tout en regardant le paysage défiler : îlots, petits bateaux, grands bateaux, énormes bateaux, mouette... y'en a des photos à faire !

En arrivant dans le port, je prend la décision ultra héroïque de visiter encore un musée : le musée Ateneum qui fait partie des musées de la Galerie Nationale Finlandaise et qui comprend des oeuvres finlandaises de 1750 à 1960 et des oeuvres internationales du XIXème siècle aux années 50. J'ai vraiment du mal à accrocher avec l'art scandinave que je trouve très froid et parfois souvent  même assez torturé.

Je ressors de là avec une seule envie m'allonger !!! Direction l'hôtel, en tramway car à pied ce n'est plus possible, j'ai trop marché pour aujourd'hui.

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Le jour où je savais tout sur l’histoire de la Finlande

Aujourd'hui, c'est mon 3ème et dernier jour à Helsinki, donc si je veux voir quelque chose, c'est aujourd'hui ou jamais .
Donc, au programme : musées, musées, musées et cathédrales.

La première étape : la Cathédrale orthodoxe Uspenski, au bout de ma rue. C'est juste à 5 minutes à pieds de mon hôtel, mais à cause des horaires d'ouverture, je n'avais pas encore vu l'intérieur. Vous pouvez voir l'extérieur en regardant la 2ème photo de la journée 18 (le 19 mai). C'est une église datant de 1868, en briques,  surmontée de toits verts et de coupoles dorées, s'élevant dans le ciel telles des flammes. C'est l'empreinte russe la plus visible dans l'architecture de la ville. L'intérieur et un vrai voyage en Russie : iconostase dorée et murs entièrement décorés. Les icônes sont cependant dans un style plus occidental et moins traditionnel que celles que l'ont voit habituellement en Russie, j'imagine que cela est dû à la date de la construction de la Cathédrale Uspenski, qui est relativement récente.

J'ai crû qu'il me faudrait la matinée pour aller jusqu'à la cathédrale suivante qui n'est pourtant vraiment pas loin, mais il y a toujours un truc à voir juste là, à côté, puis un autre bidule ici plus loin, et puis un autre dans la rue là, et puis un autre dans le port, etc... bref, l'appareil photo n'a pas chômé aujourd'hui. J'ai fini par arriver à la Cathédrale Luthérienne perchée en haut de toutes ses marches, sans avoir à monter lesdites  marches car j'ai eu la bonne idée d'arriver par l'autre côté.  Pour la visite, on repassera car le pasteur se faisait interviewer par un journaliste avec une caméra et donc il ne fallait pas faire de bruit et pas rester devant la porte pour ne pas faire d'ombre et ne pas passer par ici ni par là... Pfiou !! Pour une église toute vide, ça fait beaucoup de contraintes et je ne m'attarde pas.

Comme le tram passe juste devant la cathédrale, je ne le prends pas et continue à pieds pour faire encore plus de photos : quelques façades et la gare dont le décor tout en finesse est typique de l'architecture du pays (3ème photo).

Là, je prends enfin le tram après avoir traversé la moitié du centre ville et vais au musée des Beaux-Arts Sinebrychoff, qui fait partie de la Galerie Nationale Finlandaise. On y trouve des oeuvres de maîtres internationaux, et l'exposition temporaire du moment est : Venise ! On ne pouvait pas mieux tomber : photos du carnaval, toiles de maitres représentant le Palais des Doges, les ponts, les canaux et les palais, ou encore les masques de la Commedia dell'Arte. Le tout se trouvant dans un somptueux palais construit en 1842, dont certaines salles sont restées figées dans le temps : mobilier,  rideaux, objets divers sont restés à leur place.

A l'arrière du musée, un parc verdoyant offre une espace détente idyllique :  de nombreux Helsinkiens viennent s'y mettre en maillot pour bronzer, ou viennent travailler sur leur portable le derrière posé sur une serviette de plage. Certains jouent au basket et d'autres ont choisi l'option terrasse au café attenant. Moi j'ai sorti mon sandwich et l'ai dégusté en écoutant les oiseaux. Trop bien...

Après cette pause bien agréable, je me remets en route et traverse toute la ville en tram pour visiter une partie du musée du design... sauf que, en arrivant dans le hall, je vois un panneau disant que le musée est fermé jusqu'au 21 !!!! Aaaargh ! C'est pas cool ! Je rebrousse chemin, retourne dans le centre en tram puis marche vers le bas de mon plan pour visiter une autre partie du musée du design. C'est ouvert !! Chouette ! Le musée n'est pas très grand, mais l'histoire du design y est bien expliquée, et j'ai même découvert que Nokia était un société finlandaise... moi qui pensais que c'était japonais!! Je partirai d'ici moins bête. J'aime beaucoup leur collection de téléphones Nokia, où ils montrent les différentes étapes du prototype au produit fini (un téléphone portable d'il y a longtemps, qu'on pourrait qualifier aujourd'hui de cabine téléphonique) et les tissus des années 60 qu'on croirait tout droit sortis des usines Ikea, bref, c'était très joli et très instructif.

Le musée étant petit, j'ai encore pas mal de temps devant moi et me dirige vers le plus ancien musée d'art de la ville : la galerie Cygnaeus. C'est une vielle maison en bois avec une tour, un peu à l'écart du port et qui domine la mer.  La maison est à mes yeux plus intéressante que la collection car elle reflète l'art de vivre dans les pays du nord, où tout est fait pour que l'on puisse profiter du moindre rayon de soleil.

A quelques mètres de là, se trouve le musée Mannerheim que je comptais visiter en une petite demi-heure avant d'aller voir ailleurs... sauf que... la visite est obligatoirement une visite guidée et ça, je l'ai su seulement après avoir pris mon ticket, donc pas possible de s'échapper. Moindre mal, le guide parlait français. J'ai donc eu droit à une présentation détaillée du Baron Gustaf Mannerheim,  Maréchal de Finlande (1867—1951). Mais comme ce n'est pas suffisant, j'ai eu droit aussi à un cours tout aussi détaillé d'histoire de la Finlande. Et vous savez quoi ? J'en savais déjà beaucoup grâce aux différents musées et à l'histoire commune avec celle de la Russie. J'ai donc réussi à épater le guide en casant quelques remarques ici et là sur la guerre d'hiver, le bastion de Suomenlinna et les disputes avec les Russes. Il en est resté tout étonné et ça a fait  avancer le schmilblick de beaucoup de minutes, mais je suis tout de même restée prisonnière pendant plus d'une heure. Je suis ressortie de là le cerveau lessivé, les pieds en confiture mais fière d'en savoir autant sur l'histoire de la Finlande alors que la semaine dernière je ne savais rien du tout.

Trop épuisée pour faire quoi que ce soit d'autre, je suis rentrée à l'hôtel, achevant ainsi ma découverte d'Helsinki.

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Le jour où j’ai amorcé le retour dans le sud

Ce matin, c'est déprimant. Non seulement je dois encore une fois refaire ma valise, mais en plus je sais que je ne continue pas à avancer vers le nord, mais que je commence déjà à migrer vers le sud et donc à revenir vers la maison, le boulot... ça a comme un air de fin de vacances, et j'veux pas que ça finisse !

Ce matin, y'a pas le feu au lac car mon ferry part du bout de la rue à 11h30, donc j'ai le temps de trainer, de petit déjeuner doucement, de regarder les mouettes en me laissant bercer par leur doux grincement. J'ai aussi le temps de retirer la partie extérieure du caoutchouc qui s'est détaché d'une 2ème roulette de ma valise et qui agit comme un véritable frein. Il n'y a plus qu'à croiser les doigts pour que le reste de caoutchouc tienne le coup car sinon, la valise ne pourra plus rouler du tout.

Un peu avant 11h, je ramasse sacs et valise et vais jusqu'au port, faisant attention en roulant sur les pavés, soulevant ma valise à la moindre bosse, au moindre trottoir et au moindre rail du tram... et y'a malheureusement beaucoup de tout ça sur mon chemin. Fatiguée d'avoir fait près de 300m, je récupère mon ticket de ferry et monte à l'étage, composte mon billet, arrive dans le hall d'embarquement et cherche le panneau indiquant la porte à prendre pour le ferry de Tallinn. Sauf que... le panneau devait être en bas, ou alors y'en n'avait pas. Quoi qu'il en soit, impossible de faire demi-tour. Donc on va faire comme si l'embarquement commençait à 11h et suivre tous les gens qui montent dans le bateau à l'heure dite. Justement, y'en a un max et je suis le flot. Une fois à bord, je laisse ma valise à la consigne et file à l'arrière, sur le pont pour un dernier adieux à Helsinki. Là, je me retrouve à côté d'un drapeau suédois... aille ! ça fiche un grave doute... mais en réfléchissant bien, il n'y avait que peu de passagers avec des valises alors que beaucoup avaient des caddies... forcément, on va en Estonie (2h30 de trajet) et pas en Suède (à 16 heures de là il me semble... du moins j'espère).

A bord, comme à l'aller, out le monde fait du shopping au duty free, joue au casino, boit et mange dans les différents bars, cafés et restaurants... ou se fait bronzer au soleil sur le pont. Moi, j'ai choisi la dernière option, bien qu'au milieu de la traversée il ait fait plutôt frisquet avec des nuages et du vent. Glagla !
Une heure avant l'arrivée, je ramasse mes 2 sacs et file à l'avant du bateau sur le pont supérieur (au 8ème étage il me semble) pour voir si on aperçoit la terre. Oui ! Au loin, on voit la tour de la TV, à côté du jardin botanique, je devine aussitôt Pirita juste à droite et les tours de la vieille ville encore un peu plus loin.

Effectivement, à 14h, c'est bien dans la capitale estonienne que nous nous arrêtons et je traine mon mammouth mort (aussi appelé valise) jusqu'au bout du port, le hisse dans le tramway (rien à voir avec notre tramway de plein pied, ici, on a 3 ou 4 marches abruptes avec une rampe au milieu et peu de place pour se poser en arrivant en haut) et suis le trajet sur mon vieux plan de la ville. J'arrive à descendre à la gare routière sans me tromper et laisse mes bagages à la consigne. Une première : ici, on paie en fonction du poids des bagages. En regardant l'heure sur mon portable, je vois que je ne dépends plus du réseau Télé2 et tente un Sandrine téléphone maison. Et ça marche !!!! Du coup je crame la moitié du forfait d'un coup, mais ça fait vraiment du bien d'entendre des voix familières. Ca fait déjà 21 jours que je suis partie et que je déambule de ville en ville sans réellement me poser où que ce soit, et ça finit par peser un peu.

Après ce coup de fil et le nez toujours au soleil, il ne me manque plus qu'une chose : la bouffe !!!!!!!! Il est 14h30 et je n'ai toujours rien mangé.  Justement, j'étais en route pour ma cafèt' à pelmenis près de mon ancien hôtel. Je me sers une bonne assiette avec plein de sauce que je paie environ 1 euro. C'est raisonnable, dirons nous. Enfin rassasiée, je vais visiter un dernier musée à proximité : le musée du théâtre et de la musique puisqu'on peut y voir d'anciens instruments et boites à musique.

Tranquillement, je retourne vers la gare routière en faisant un gros détour par la Porte Viru (à côté de mon hôtel) car j'avais oublié de faire une photo, puis un achat inconsidéré au supermarché du coin : une bouteille de kvass (boisson traditionnelle russe ressemblant de loin au Coca-Cola, mais avec un meilleur goût et pas corrosif).

Pour faire quelques clichés supplémentaires avant de quitter Tallinn, je décide de passer par le quartier moderne, au milieu des bâtiments de verre et, à ma grande surprise, je constate qu'entre les buildings, on trouve encore des maisons à frontons colorés du XVIIème siècle ou de nombreuses maisons de bois. Et dire que j'ai failli manquer ça ! Heureusement que je voyage en bus !

Justement, mon bus arrive pile poil à l'heure : 18h30. L'extérieur est normal, est l'intérieur est différent de d'habitude : ici, ils ont dans certains bus un coin "lounge", une sorte de 1ère classe, fauteuils en cuir, plus d'espace, wifi, prises électriques, table en bois, TV, bref, pour 24 euros, j'avais pris mon billet pour le luxe. Comme c'est trop bien de pouvoir étendre ses jambes à l'infini !!! On n'est que 3 à se partager les 24 places, donc ça permet de se déplacer pour voir le paysage des 2 côtés du bus : des forêts de pins et de bouleaux qui s'ouvrent régulièrement sur de grands champs verts ou jaunes avant de redevenir forêt, puis à un moment, la mer Baltique apparait, bordée d'une plage de sable et d'une rangée de sapins, tout ça avec le soleil rougissant de la fin de journée. J'arrêterais bien le bus ici pour quelques mois.

Nous arrivons à Riga la nuit tombée, à 23h. Je tente tant bien que mal de faire rouler ma valise sur les trottoirs pavés, et arrive à l'hôtel. Il ne me reste plus que 6 hauts étages à escalader sans ascenseur. J'arrive en haut à bout de souffle, en ayant laissé la valise en cours de route, pose mon sac à dos qui m'empêche de respirer et retourne chercher le mammouth. Une fois moi et toutes mes affaires à la réception, on m'informe qu'ils n'ont reçu que mon email de ce matin dans lequel je les prévenais que j'arriverais tard, mais qu'il n'ont jamais eu de réservation à mon nom, qu'ils ont de la place pour ce soir, mais pas pour les 2 nuits suivantes.
Là, d'un coup, j'ai juste envie de m'assoir par terre et de ne plus bouger jusqu'au moment du départ vers Klaipeda, dans 4 jours.
Pourtant, il faut bien trouver une solution. Je dors ici cette nuit, car l'hôtel est sympa et que je suis trop fatiguée pour aller où que ce soit, mais la réceptionniste m'aide à trouver un autre endroit pour dormir les nuits suivantes. Les autres hôtels sont soit loin de la gare routière, soit sales, soit sont des hôtels de fêtards. Le moins pire est la catégorie hôtels de fêtards, et c'est donc là que je réserve. Sur ce, je vais dormir, avec un peu de chance je ne vais pas faire de cauchemar sur ma journée de demain.

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Le jour où tout s’est remis à aller de travers à Riga

J'ai pris l'habitude assez nulle de me réveiller à 4h du matin visiblement. Il ne fait pas très jour dans la chambre car les rideaux sont baissés, mais je suis quand même réveillée. J'veux dormir. Toute la journée. Jusqu'à dans 3 jours. Mais c'est pas possible. J'attends 7h pour me lever, petit déjeune et me prépare.
A 8h30, je suis prête pour partir visiter Riga, mes bagages restant dans un coin à l'hôtel en attendant une heure plus normale pour arriver dans mon autre hôtel. Le ciel est bleu et tout va pour le mieux mis à part le fait que je vais encore devoir refaire rouler ma valise aux roulettes endommagées sur des pavés endommagés.

En avançant dans les petites rues, je tombe sur l'église luthérienne Saint-Pierre,  l'un des symboles les plus connus de la ville. Aujourd'hui, c'est le jour du marathon de Riga, et les rues principales du centre sont réservées aux coureurs. Pratique pour les photos et quand on ne sais pas où aller.  J'arrive sur la place principale, où se trouve l'office de tourisme. Même s'il n'est supposé ouvrir qu'à 10h, je jète un coup d'oeil... et oh ! surprise, le 23 mai, c'est fermé. Bien sûr, le 23, c'est aujourd'hui. J'étais supposée y retirer ma Riga Card valable 3 jours, et je comptais dessus pour visiter les musées et monuments... ça tombe vraiment bien. Je comptais aussi sur l'office de tourisme pour savoir ce qu'il y avait à voir en ville et du coup je suis obligée de retourner à l'hôtel pour grappiller quelques infos dans mon guide.

Je retourne ensuite dans le centre et visite la maison des Têtes Noires, magnifique bâtiment qui  servait de résidence aux marchands célibataires de la Grande Guilde lors de leur passage à Riga. Détruite pendant la guerre, la maison a été reconstruite en 2001 pour le 800ème anniversaire de la ville et, il faut l'avouer, on ne remarque absolument pas qu'il s'agit une construction récente tellement tout semble authentique.

En sortant, je visite le musée de l’occupation de la Lettonie, qui retrace la période noire de la Lettonie où le régime Soviétique puis les Nazis puis le régime Soviétique ont liquidé 1/3 de la population.

Dans le musée, mon ventre commençait à crier famine et je me suis donc ruée dans le premier supermarché venu pour me prendre un sandwich afin de reprendre des forces pour mon transfert d'hôtel. J'ai regrimpé les 6 étages de mon hôtel n°1 à pieds et c'était haut. Et tout ça pour redescendre immédiatement avec mes 2 sacs et ma valise. 6 étages, c'est vraiment bas (puisque je descends). Je suis à peine en bas de l'hôtel et  suis déjà épuisée. Je continue en roulant doucement sur les pavés pour ne pas achever les moignons de roulettes de ma valise, mais pas trop doucement quand même car des nuages de plus en plus gris s'amènent au-dessus de ma tête et ce serait bien dommage de se prendre la pluie en plus de cette balade forcée.

En arrivant à mon nouvel hôtel, j'ai la confirmation de ce que je craignais : c'est l'endroit où ceux qui veulent faire la fête viennent poser leur valise.  J'ai l'agréable surprise de trouver l'hôtel au 1er étage seulement... surprise de courte durée car après l'enregistrement, on me dit que je dois monter encore 2 étages (sans ascenseur) avant de pouvoir m'installer enfin. C'est un endroit sans charme, aux couleurs vives et mobilier sommaire. Pour 3 nuits, ça peut passer et en plus je suis maintenant dans la vieille ville et je me suis également un peu rapprochée de la gare routière.

Le temps me semblant plus qu'incertain, je me dépêche de ressortir visiter les rues environnantes et celles qui le sont un peu moins, jusqu'à arriver aux remparts, au nord-est de la vieille ville.  Là, les rues deviennent des ruelles aux petites maisons anciennes, avec des plantes grimpant dessus. C'est mignon tout plein. En continuant encore plus loin, j'arrive à la surprenante église orthodoxe de style byzantin, construite fin XIXème.

Avant que le ciel ne me tombe sur la tête, je me dépêche de retourner en direction de mon hôtel, et passant par le monument de la liberté (dont les 2 gardes vont bientôt devoir rester de marbre sous la pluie) et un supermarché pour avoir quelque chose à manger pour ce soir. L'après midi s'achève sous la pluie. Y'a plus qu'à espérer que le ciel bleu revienne demain !

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Le jour où j’ai cherché le soleil à Riga

En entrouvrant un oeil ce matin, j'ai perçu une petite lumière discrète arriver de la fenêtre et j'en ai déduit qu'il devait être très tôt. Un coup d'oeil à mon portable plus tard, je me rends compte qu'il est déjà 6h30... je re-regarde la fenêtre... c'est pas bon signe une lumière si douce si tard, même si Riga est plus au sud que Tallinn ou Helsinki. Je me lève et vais regarder par la fenêtre et retourne dans mon lit aussitôt : il fait archi gris dehors. Je décide de faire un archi grasse matinée aujourd'hui et me lève à 9h30 pour petit déjeuner puis traine encore un peu. C'est déprimant un temps pareil; on ne sais pas s'il va pleuvoir ou si ça va rester comme ça et tout ce dont je suis sûre, c'est que si je tente de faire des photos, elles vont être toutes moches et ça va me mettre de mauvaise humeur.

A 11h, je décide de lever le camp et de faire un brin de tourisme car le ciel bleu commence (très) timidement à se frayer un chemin à travers les nuages.
Je commence par partir vers le nord, à quelques rues de l'hôtel où se trouve l'imposante Cathédrale du Dôme, construite en briques rouges en 1211 mais maintes fois remaniée au fil des siècles. Le cloitre du monastère attenant date de l'époque romane (et j'étais assez étonnée d'y trouver un grand nombre d'anciens canons stockés sous les arches), le clocher est du 18ème siècle, les magnifiques vitraux sont du du 19ème et l'orgue aux 6718 tuyaux date de 1884.

Comme j'ai déjà pratiquement fait le tour de toutes les rues de la vieille ville, je pars à l'aventure, de l'autre côté de la gare routière, dans un quartier beaucoup moins touristique. Le premier arrêt est le marché local. C'est un énorme marché permanent, en partie à l'intérieur d'anciens hangars à Zeppelins, ce qui lui donne une atmosphère assez spéciale. J'ai l'impression d'être en Russie tellement les échoppes ressemblent à celles que j'ai vues à St Pétersbourg. On y retrouve les mêmes produits laitiers, les mêmes biscuits, les mêmes bonbons...
Histoire de faire marcher le commerce local, j'achète un petit feuilleté au fromage, le mot fromage étant un des rares mots que je comprenne en letton, donc au moins, je sais ce que j'achète. Mais, ça, c'est vraiment juste pour pour l'économie de Riga et pas du tout par gourmandise, non, du tout !

A l'extérieur, je résiste à l'appel d'un vendeur de kvass, ma boisson préférée après le café. C'est un Coca-Cola traditionnel made in Russia, fait à base de pain de seigle (la recette du kvass, si vous voulez tenter l'expérience ou juste en savoir plus). Il faut dire, que ce n'est pas trop dur de résister puisque j'en ai déjà 1,5 L dans le frigo de l'hôtel.

A l'extérieur des hangars, le marché s'étend et forme comme une mini-cité où l'on y trouve de tout, depuis le parapluie jusqu'à la quincaillerie, en passant par des foulards multicolores, des plantes, des graines, des fruits et légumes, des vêtements, des bagages, bref tout ce dont on peut avoir besoin  (ou pas) est forcément ici.

En arrivant de l'autre côté du marché, je me rends compte que je suis déjà au pied de l'Académie des sciences -  l'immeuble stalinien de Riga (ils n'ont pas réussi à y échapper) et je vois qu'on peut monter, donc je monte malgré le temps gris - puisqu'on peut prendre l'ascenseur pour arriver jusqu'au 15ème étage et qu'il n'y a que 2 étages à faire à pieds. Depuis là-haut, on domine évidemment toute la ville. On devine au loin les énormes grues jaunes du port et je réalise soudain que j'avais totalement oublié que oui, en effet, je suis au bord de la Baltique. La ville a été construite en retrait par rapport à la mer et il n'est pas évident de se rendre compte de la proximité avec la mer. La vieille ville est relativement loin, et au pied de l'Académie on trouve des immeubles sans grand intérêt, voire même parfois plutôt déglingués. Ce qui m'étonne le plus, c'est le nombre d'églises orthodoxes aux alentours : je vois ici et là des coupoles bleues, noires, dorées... il faudra que j'aille voir ça dès que possible, mais pour aujourd'hui, ça a l'air fichu : le ciel devient de plus en plus gris et menaçant.
En ressortant, je rebrousse chemin... à ma façon, c'est à dire en faisant un détour à droite pour visiter une église orthodoxe, puis un autre détour à gauche pour une petite photo, puis un autre détour et ainsi de suite pour, finalement commencer à recevoir des goutes sur le bout du nez bien avant d'être arrivée à l'hôtel. C'est malin d'ouvrir le robinet avant que je sois à l'abri !!! Non mais !
Une fois rentrée, j'essaie de m'occuper comme je peux en attendant que le temps devienne plus bleu... et, un long moment après, j'ai commencé à voir un point bleu arriver, puis une tâche de la même couleur, suivie de quelques autres. Ce serait dommage de ne pas en profiter. Le temps de me remettre en route, le bleu commençait déjà à prendre des proportions plus sympathiques, et finalement, il a balayé tous les nuages au loin et j'ai enfin pu faire marcher mon appareil photo à fond.

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