Cap sur la Baltique

Le jour où c’était la déprime

Encore fatiguée de la veille, je vais déjeuner où je rencontre de nouveau mon groupe d'ados énergiques. Ils stagnent encore au milieu de la cuisine, mais ça ne me fait plus rien, mon moral est déjà au niveau -375645. Quelqu'un passe devant l'hôtel avec un parapluie, mais ça ne me fait plus rien non plus, faut dire que je m'y attendais.

Après mon déj', je pars vers les bureaux d'Eurolines à la gare Centrale (plus d'1/2 heure de tram), j'expose mon problème à la dame et au bout d'un minute, je suis fixée : c'est le bureau d'Eurolines Pologne et mon billet vient d'Eurolines Baltique. Elle ne peut rien pour moi, ni me rembourser mon billet, ni me dire où s'arrête le bus.
Plus d'1/2 heure de tram plus tard, me revoici à l'hôtel où je tente une ultime tentative d'évasion de Varsovie : je prends un nouveau billet, au départ de la gare de l'Ouest cette fois puisqu'il semblerait que ce soit le début de la ligne... croisons les doigts ! Ce soir, à 19h30, mon bus part de la gare de l'Ouest et je vais le trouver, et je vais aller à Vilnius. Oui, c'est sûr, ça va marcher. J'ai beau me le répéter, ça glisse sur mon cerveau comme sur du beurre.

Le temps viens de changer et le soleil vient de faire son apparition au milleu des nuages encore très nombreux (en fait, c'est gris avec des trous plus clairs, mais la lumière du soleil arrive à passer). C'est un signe. Il peut y avoir des trucs positifs aujourd'hui. Rien n'est perdu !!

J'attrape donc mon appareil photo et cours jusqu'au tram, direction Stare Miasto pour une photo du Château Royal. Forcément, en cours de route, le soleil a disparu, mais ça ne m'arrête pas. 3 photos du Château et je pars escalader le clocher voisin pour une vue panoramique de la ville. En descendant, je me dis que je pourrais faire aussi quelques photos depuis le pont en contrebas, donc je traverse le pont, et là, quelques gouttes me tombent dessus. J'ai pas mal, mais c'est pas cool. Je prends 3 photos d'une église au bout du pont, et là il commence à pleuvoir. Je me dis que c'est pas grâve car j'arrive justement au bar à lait que je comptais essayer aujourd'hui. Il y a beaucoup plus de monde qu'à l'autre et il y a aussi plus de choix. Le décor est encore plus soviétique qu'à l'autre bar à lait, à tel point que j'ai l'impression d'avoir été catapultée dans le passé au moment où j'ai franchi la porte.Comme j'avais prévu de manger ici, j'avais demandé à une des filles de l'hôtel de me conseiller, et je prends donc un bortch ukrainien. Je ne sais pas pourquoi ils disent que c'est ukrainien, pour moi, c'est un bortch : une bonne soupe chaude avec entre autres de la betterave qui lui donne une belle couleur rose... c'est bô, le rose ! Et la soupe est bonne aussi. Donc c'est parfait. Ensuite, j'ai pris des croquettes de chou aux champignons, c'est simple, mais bon aussi. A côté de moi, il y a des retraités qui doivent considérer l'endroit comme leur cuisine et doivent manger ici plus souvent que chez eux, et il y a aussi des jeunes et un gamin venu manger avec papy. Le repas a dû me couter environs 2 euros encore une fois, et je suis callée pour la journée.

En ressortant, il pleut encore plus que tout à l'heure, mais je reste stoïque et m'avance jusqu'à l'église orthodoxe au coin de la rue, et poursuis vers le quartier de Nowa Praga, où de nombreux films sur la seconde guerre mondiale ont été tournés. Fatiguée de marcher sous la pluie, je rentre finalement à l'hôtel où je reste une paire d'heures avant de re-rassembler mes bagages et de profiter d'une pause dans l'arrosage général pour partir à la gare de l'Ouest.
20 minutes de bus qui me semblent interminables car j'appréhende d'avoir le même problème qu'hier... mais, en arrivant dans le hall de la gare routière je regarde le panneau et dans la très courte colonne de départs à l'international, je vois le numéro du quai d'où part mon bus. J'ai envie de sauter de joie au milieu du hall, mais ne sachant pas comment expliquer la raison de ma joie en polonais, je préfère m'abstenir pour éviter de me retrouver dans une ambulance en direction de chez les fous.

A 19h, je m'avance sur le quai en question et le miracle a bien lieu : le bus arrive ! Les chauffeurs doivent se demander le pourquoi du comment de mon air ravi, mais c'est pas grâve. En montant, je demande au chauffeur s'il cause anglais et évidemment, la réponse est non, donc direct, je lui pose ma question en russe : est-ce-que mon arrêt est le dernier de la ligne ? Oui ? Gé-nial, je peux dormir comme je veux, je ne risque pas de me retrouver à Riga ou Tallin ou à la frontière russe.

Je reste le nez collé à la fenêtre pendant jusqu'à ce que nous arrivions à la gare Centrale à 20h30, endroit où j'attendais hier... sauf que nous passons sur la route à 4 voies devant la gare, nous la longeons ensuite sur le côté sur une route à 3 voie et nous finissons par nous arrêter après le grand centre commercial derrière le parking de la gare, de l'autre côté de la route à 3 voies, au pied de l'immeuble stalinien... à plus de 150 mètres de la gare !

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Le jour où je suis enfin arrivée à Vilnius

Le bus a roulé toute la nuit en faisant 3 arrêts : 1 pour donner à boire au bus, 1 pour que le chauffeur soffle dans l'alcootest d'un policier, et le dernier à 4h30 à Kaunas où je sentais déjà que le jour n'allait pas attendre bien longtemps pour se lever. Il faut dire que cette nuit, nous sommes entrés simultanément en Lituanie et dans le fuseau horaire suivant. Vous remarquerez au passage que dans les 3 arrêts de cette nuits, je n'ai pas mentionné de douane ou de passeport. Effectivement, la Lituanie fait partie de l'espace Schenghen et on peut désormais y entrer librement comme on entrerait en Italie ou en Espagne. Si mes renseignements sont exacts, le pays devrait également entrer dans la zone euro très bientôt.

Quelques minutes avant 6h, alors qu'il fait déjà jour, nous avons commencé à rouler au milieu d'une banlieue typiquement soviétique, composée de ces horribles blocs de béton qui ont poussé à travers l'ex-URSS. Je connais suffisamment St Pétersbourg, Moscou ou Tashkent pour ne pas paniquer et me dire qu'un peu plus loin se trouve une ville digne de ma visite.

Vous n'imaginez pas mas surprise lorsqu'après ces blocs de bétons, je vois apparaitre au loin des tours de verre se dressant fièrement au milieu de constructions tout aussi modernes.

Je dois rapidement me remettre de mes émotions car nous arrivons à la gare routière de Vilnius, terminus du bus, tout le monde descend. Je récupère ma valise, regarde autours de moi et ne sais de quel côté partir. Voyant un autochtone d'un certain âge passer, je lui demande en russe où se trouve la rue que je cherche et hop! elle me répond en russe. Ca m'hôte 1 gros caillou du sac à dos de savoir que je pourrai me débrouiller avec mon russe car à part baras, restauranas, archyvas et quelques autres mots auxquels ils ont ajoutéun "as", je ne comprend rien de ce qui est écrit autours de moi.
Grâce aux indications de la vieille dame, j'arrive à mon hôtel en moins de 5 minutes.

A ma grande surprise, on ne me fait pas payer la 1ère nuit que j'avais réservée, mais j'ai tout de même droit à mon lit immédiatement. Juste pour vérifier qu'il me convient, je décide de le tester une paire d'heures avant de partir à la rencontre de la ville.

La suite demain

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Le jour où j’ai eu l’idée merveilleuse d’aller à Kaunas

Après une étude approfondie de la météo de Vilnius, Trakai et Kaunas, les 3 villes que je souhaite visiter ici en Lituanie, j'en déduis que le seul moyen de limiter les risques de pluie serait d'opter pour Kaunas. Evitez les jeux de mots idiots, merci. La météo y prévoit seulement beaucoup de nuage, mais avec un risque de précipitations de 20%.

C'est parti pour une excursion improvisée dans la 2ème ville du pays, Kaunas (360 000 habitants) - la ville fut la capitale de la Lituanie entre les 2 guerres mondiales et renait aujourd'hui grâce à Ryanair qui en a fait son hub Lituanien.
Mon sac sur l'épaule, je vais direct à la gare routière de Vilnius, demande à la dame de la caisse si elle parle anglais... vous devinez que la réponse est évidemment non, mais elle enchaîne en disant qu'elle parle russe et ... français !! Je n'en demandais pas tant. Elle me propose un mini-bus express pour 20 litai, que je m'empresse d'accepter.

Il n'est que 8h20 quand le bus quitte Vilnius... je suis fière de moi. En retraversant la banlieue, je mis dis qu'au fond, elle n'est pas si laide que ça car il y a beaucoup d'arbres partout (pins, sapins, bouleaux), ce qui permet de cacher un peu les immeubles qui crient misère.

En chemin, le ciel se dégage peu à peu jusqu'à devenir entièrement bleu. Ouaaaahhh!! Une semaine que j'attendais ce spectacle ! J'ai également droit à quelques bonus : en regardant bien dans les champs, j'ai vu une plantation de cigognes, qui ont aussi colonisé arbres et toits. Ce sont peut-être les cigognes que j'avais vues l'an passé à Tashkent, qui sait ? J'aperçois aussi un rapace en pleine chasse, des pêcheurs sur les bords des lacs. La nature est splendide, alternant champs et forêts de pins et de bouleaux.

Après 1h45 dans le bus, nous arrivons à Kaunas. Le bus s'arrête, tout le monde descend. Moi aussi. Je regarde autour de moi et j'ai du mal à imaginer que je suis dans un centre-ville. Un kiosque à journeaux vend un grand plan de la ville et cela me semble être un bon investissement. Oups ! Je suis effectivement loin du centre ville, à tel point que je n'ose même pas essayer de calculer la distance. Je me contente de regarder dans quelle direction partir et décide que ma visite commence là, top départ, on tourne à gauche et on marche en profitant du soleil (et sans claquer des dents malgré les 9°C, s'il vous plait).

Le début de ma visite n'est pas très intéressant, mais j'arrive finalement au milieu de jolies isbas (maisons en bois avec jardinet autour, typique en Russie et dans les ex-républiques de l'URSS). Juste derrière, j'arrive dans ce qui est indiqué comme un parc sur mon plan mais qui ressemble plus à une forêt traversée par quelques chemins. C'est très bruyant ici !! Il ya des oiseaux partout qui font un vacarme de tous les diables.
Après ce parc, la vieille ville, enfin ! L'église de St Mykolas Arc-Ange m'accueille fièrement au milieu des arbres, ses murs blancs resplendissant au soleil. Quelques mètres plus loin, je fais une halte à l'office de tourisme pour avoir un plan pour touristes, avec les gros numéros sur les endroits à voir, ce qui permet de gagner du temps et de ne pas manquer LE monument à voir.

A partir de là, je suis le plan à la lettre, suivant principalement la rue piétonne et touristique principale, tournant à droite pour aller voir le jardinet du musée de la guerre et le monument de la liberté (symbole du pays), et revenant sur la rue précédente pour voir d'autres statues, dont celle du Grand Vytautas, Grand Prince liutanien.

Contrairement à Vilnius, le centre-ville n'est pas un ensemble architectural homogène. On y trouve des bâtiments de toutes les époques, dans tous les états. Je n'ai pas cette sensation d'invitation à la découverte qui m'avais si agréablement surprise dans la capitale... tant pis, on va dire que ça me permet d'aller plus vite vers le vrai but de ma visite : le château de Kaunas, construit dès le début du XIVème siècle à l'époque teutonique. Construction gothique avec deux rangées de murailles en briques rouges, c'est un symbole de la Lituanie... mais comme j'ai eu l'option soleil et ciel bleu, je n'aurai pas l'option château, caché derrière un échaffaudage et un filet vert, de lourds travaux de restauration m'empèchent de le visiter. Je me roulerais bien dans l'herbe pour pleurer, mais je préfère m'assoir sur un banc au soleil, au milieu des pissenlits, et grignotter mon muffin au chocolat avec un enrobage au chocolat croquant... ça ne fera pas avancer les travaux plus vite, mais ça remonte le moral.

Privée de château, je fais le plein d'églises (il doit y en avoir à chaque coin de rue et même entre les coins), et fais une halte sur la place de l'hôtel de ville qui fut autrefois la place du marché. L'hôtel de ville fait aussi penser à une église et est surnommé le "cygne blanc" du fait de sa couleur et de la tour qui le surplombe.

Je traverse ensuite le Nemunas (je vous vois aussi étonnés que moi la première fois que j'ai vu le nom de ce fleuve) et monte en haut de la colline en face de la vieille ville pour une vue panoramique... je l'aurais bien faite en funiculaire, mais ils ne fonctionne pas aujourd'hui et je dois donc escalader l'Everest par les escaliers. Bon, ok, c'est pas très haut, mais j'ai fait beaucoup de kilomètres aujourd'hui, alors j'ai le droit d'en rajouter un peu. Ca valait le coup de faire l'effort de monter : la vue est superbe et on domine toute la ville.

Je redescends ensuite vers le centre. En entrant dans la cathédrale basilique de St Paul et St Pierre, qui ne paie pas de mine de l'extérieur, mes oreilles sont enchantées par la musique : un choeur d'enfant chante pour la messe, accompagné d'un carillon et de l'orgue. C'est divin ! Malheureusement, le prêtre tient vraiment à faire sa messe et les chants s'interrompent... et moi, je me sauve. Je pense avoir parcouru la quasi-totalité des rues du centre, incluant la magnifique rue de Vilnius, dont la plupart des bâtiments datent du XVIème siècle.

Pfiou ! ca fait beaucoup en un seul jour. Il y aurait peut-être la forteresse à voir, mais seuls quelques forts subsistent et sur les photos, ça n'a pas l'air follichon, alors, en fin d'après-midi, je reprends le bus vers Vilnius, contente de pouvoir enfin me reposer.

Le repos total n'aura duré que le temps du trajet, car à peine arrivée à l'hôtel, on commence à me parler russe : d'abord un chauffeur moldave, ensuite une vieille dame lituanienne se joint à la conversation, suivie de 3 biélorusses venus ici pour le 9 mai, libération de la 2nde guerre mondiale, dignement fêté ici. On a même regardé à la TV la grande parade militaire russe sur la Place Rouge. Bref, c'était pas facile de me concentrer sur mon blog aujourd'hui!

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Le jour où j’ai visité mon nouveau château à Trakai

Alors qu'hier soir la météo annonçait de la pluie sur Vilnius et Trakai, nous avons droit à un soleil radieux ce matin. Je vérifie sur internet le temps à Trakai et.... soleil !!! Je déjeune en vitesse, attrape mon sac photo et cours jusqu'à la gare. Je demande un billet de train pour Paneriai.

C'est où ? C'est quoi ? Paneriai, c'est un endroit tristement célébre, à 10km de Vilnius, où les nazis ont exterminé les 3/4 des 100 000 juifs de la capitale. Aujourd'hui, c'est un village composé d'isbas et de petits immeubles au milieu des arbres, avec 2 rues goudronnées et le reste en chemins de terre. En suivant la route sur ma droite en sortant de la gare et en marchant sur 1 km, j'arrive au mémorial. J'entends au loin de aboiements de chiens et je m'attends à tout moment à en voir surgir un de je ne sais où. C'est archi désert et plutôt glauque, perdu au milieu de la forêt. Le petit musée est fermé aujourd'hui (lundi), mais un plan me permet d'arriver aux différents puits où les nazis tentaient de camoufler leur crime en brûlant les corps de leurs victimes et aux monuments qui leur rendent hommage. Dans l'absolu, ce n'est qu'une forêt comme les autres, mais je m'imagine à la place de ceux qui sont morts ici, dans un cadre aussi paisible, avec peut-être le chant des oiseaux et certainement le fracas répété et régulier des balles des nazis. J'ai encore ce bruit qui résonne dans ma tête depuis l'exposition temporaire sur Katyn, au musée de l'insurrection de Varsovie... ça fait froid dans le dos. En mourant ici, on doit avoir l'impression de mourir dans l'indifférence la plus totale, sans aucun témoin, personne pour se souvenir de vous ou de ce que l'on vous a fait.

Je finis par retourner vers la gare, n'osant pas m'aventurer plus loin... ça me fiche les chocottes ces aboiements et le fait d'être toute seule à un endroit où je ne vois pas à plus de 10 mètres de moi à cause du relief.

De retour à la gare, la mauvaise nouvelle tombe : je dois attendre 1h30 qu'un train arrive. J'avais lu qu'il y avait environ 24 trains par jour, mais voilà, ils ne disaient pas quand. Il ne me reste plus qu'à faire du tourisme autour de la gare : un tour au milieu des isbas, une traversée du pont au-dessus des nombreuses voies ferrées, un tour au magasin local (de type soviétique : 5 vendeuses pour très peu de produits, les produits sont derrière des vitrines ou sur des étagères derrière la vendeuse, vous demandez ce que vous voulez et on vous le donne, pratique pour lire ce que c'est ou pour voir la date de péremption, et encore plus pratique quant on ne parle pas lituanien). Je ressors de là avec un bon pique-nique et m'installe sur le quai de la gare, au soleil, un arbre en fleur derrière moi. Le luxe, version touriste en Lituanie.

Mon train arrive enfin (à l'heure) et s'arrête au vieux village de Trakai. J'avais lu qu'on y trouvait de vieilles maisons en bois, mais j'ai l'impression d'avoir fait le tour et je n'ai rien vu de particulièrement impressionnant. Heureusement que mon train s'y arrêtait car sinon j'aurais loué un vélo et fait 6 km à l'aller et autant au retour, ce qui m'aurait fort déçue. Là, je me dis que j'ai fait une balade sympa, dans un endroit charmant, et j'ai même vu un ancien monastère, tout au bout du village. Je suis retournée à la gare à temps pour le train suivant en direction de Trakai (pas le vieux village, mais la ville du même nom).

Et là, ouaaaahh ! Dès la descente du train, j'aperçois un lac dans lequel se relètent les nuages et les arbres des alentours. Entre la gare et le château de Trakai, il faut marcher 2 km, ce qui est un vrai délice avec un paysage pareil. On entre assez rapidement dans la ville, mais elle est très jolie et la route est bordée de vieilles maisons de bois, visiblement repeintes chaque année. Il y a bien évidemment également des immeubles, mais l'impression générale est fort agréable.

Et là, soudain, devant moi, le château, majestueux sur son île, entouré de voiliers, canoés et pédalos. Splendide !
Pour aller jusqu'à ce château de conte de fées, il faut suivre un premier pont de bois jusqu'à une première île, puis prendre un second pont de bois pour se retrouver devant la porte.

Le château date de la fin du XIVème siècle, est peu à peu tombé en ruines et a récemment été totalement restauré. C'est un ensemble grandiose. On pénètre tout d'abord dans une vaste cour, puis l'on passe un pont levis pour entrer dans une autre cour, au centre du bâtiment le plus haut. Je me sens toute petite là en bas. J'étais loin d'imaginer une si grande construction.

Trakai est connu pour son château et pour sa culture karaite, La secte Karaite (dont le nom vient de kara, qui signifie "qui étudie les écritures", aussi bien en hébreux qu'en arabe), est originaires de Bagdad et suit la Torah (rejetant le Talmud des rabbins). Vers 1400, le Grand Duc de Lituanie, Vytautas, ramena de Crimée environ 380 familles de Karaites, employés comme gardes du corps.
Il y a à Trakai un musée consacré à la culture Karaite, mais il n'est ouvert que du mercredi au dimanche... et aujourd'hui, on est lundi, de plus il est 18h. Tant pis, pisque c'est comme ça, je boude et je rentre à Vilnius en bus.

De retour à l'hôtel, je m'écroule sur mon lit et ne bouge même pas un cheveu pendant une heure tellement je suis épuisée de ma journée.

Coût de la journée : environ 9 euros
- transport Vilnius-Paneriai-Trakai-Vilnius : 11,50 litai (environ 4 euros),
- visite du château + autorisation de faire des photos : 12 + 4 litai (environ 5 euros)

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Le jour où je suis arrivée en Estonie

Cette nuit, nous avons traversé la Lettonie, fait un crochet par Riga (qui est magnifique la nuit et où je séjournerai dans près de 2 semaines), avant d'arriver en Estonie. Le bus n'était pas bien plein et j'ai par conséquent pu prendre mes aises et bénéficier de 2 fauteuils pour le prix d'un. Ayant également 2 coussins, j'étais fort bien installée. Cependant, pour que j'arrive à dormir, il me faudrait un vrai lit et pas une place assise... faudrait que j'en touche 2 mots à Eurolines.

Vers 4h, il a commencé à faire jour, et à 5h15, le soleil rougeoyant dépassait la cime des arbres au loin. On sent qu'on avance vers le nord. Les nuits se font de plus en plus courtes et dehors, les gens sont de plus en plus habillés (maintenant, on en voit même avec des gants et des bonnets!!). D'un oeil inquiet, j'observe l'eau dans les fossés et suis rassurée de voir qu'elle n'est pas gelée. Les arbres, eux,  n'ont pratiquement pas de feuilles, le printemps se fait attendre.

A 6h, le bus arrive à Tallinn, capitale de l'Estonie, le plus nordique des pays Baltes. La banlieue n'a rien à voir avec les banlieues des pays de l'Est que je connais : on a d'abord un ceinture de maisons en bois bien entretenue, devant lesquelles de belles voitures sont garées, au milieu de ces maisons, on trouve parfois des maisons d'architectes, de forme cubique et ressemblant à celles que nous avons chez nous. On traverse ensuite une autre ceinture : celle des quartiers populaires, avec des immeubles de brique et aux toits à faible pente, puis nous arrivons dans un quartier d'affaires aux immeubles modernes. J'ai plus l'impression d'arriver dans une ville de Scandinavie que dans l'ex-URSS.

Le bus me dépose à la gare routière et je commence par retirer de l'argent 3500 couronnes (après mes 70000 forints retirés à Budapest en mars dernier,  ça ne me fait plus rien... même si je vérifie 10 fois sur la calculatrice de mon portable que ça correspond bien au nombre d'euro dont j'ai besoin). Ouaaaah, j'ai des billets de 500 !! Je suis carrément trop riche !

Que faire de tout cet argent ? Allez, soyons fous, je dépense direct 15 couronnes pour prendre le tram en direction de mon hôtel afin de me débarrasser de mon encombrante valise. Boum badaboum boumboum (à répéter 100 fois), je roule de l'arrêt de tram à l'hôtel sur un trottoir pavé,  faisant tellement de bruit que j'ai dû réveiller toute la ville.  Ma chambre n'étant pas encore prête, je dois me contenter de laisser mes bagages, et je dois repartir m'occuper dehors.

Ma visite débute par Toompea, la ville haute. On y accède par une petite ruelle si escarpée qu'elle est à moitié occupée par un escalier menant à l'une des portes du rempart  protégeant Toompea.  A peine cette porte franchie, je me retrouve face à la cathédrale orthodoxe russe Alexandre Nevski. On dirait qu'ils viennent de la peindre ce matin tellement elle est resplendissante.
A cette heure, les rues sont quasi-désertes, à l'exception d'une courette où je vois, plus qu'étonnée, une maman canard se promenant, suivie de près par toute sa marmaille.
Je fais le tour de tous les points offrant une vue panoramique, repérant les monuments à voir, le port d'où partent les ferries en direction de la Finlande et de la Suède, les parcs... si le temps reste aussi magnifique que ce matin, je devrais passer une semaine fantastique ici à Tallinn.

A 9h, je récupère ma Tallinn Card, le sésame pour se déplacer et visiter la ville et pars à l'assaut de Kiek in de Kök, une des tours du rempart, où une exposition d'une excellente qualité présente l'évolution du rempart, des armes anciennes, des vidéos relatant l'histoire de la ville. A 12h, je comptais visiter les tunnels sous le bastion, mais c'est complet pour aujourd'hui et demain, et je prends donc rendez-vous pour vendredi... visiblement, je ne suis pas la seule touriste ici !

Je retourne ensuite à l'hôtel, histoire de prendre une bonne douche et de grignoter 3 trucs avant de repartir en vitesse pour une visite guidée de la ville. La première partie de la visite s'est effectuée en bus, où nous sommes passés par Kadriorg, où Pierre Ier avait fait construire un palais lorsqu'il conquit la région (palais que je compte bien visiter avant de partir) puis, plus au nord,  par Pirita, où se trouvent, la plage, le Yacht Club (où se déroulèrent les épreuves de voile des JO de 1980 de Moscou),  l'amphithéâtre du chant estonien (qui reçoit tous les 4 ans un prestigieux et gigantesque festival de la chanson), Et les ruines du Couvent Sainte  Brigitte.

Après la balade en bus qui m'aura permis de me faire une idée des distances et des directions vers les monuments à voir en dehors du centre, nous repartons vers Toompea pour une visite commentée.

Ma première journée à Tallinn s'achève après avoir fait des courses au supermarché du coin... il faut bien reprendre des forces après avoir autant marché !

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