La nuit a été fraîche dans la vallée du Chichkan et, ce matin, lorsque mon réveil s'est mis à sonner, la seule chose que j'ai réussi à faire fut de sortir rapidement une main de dessous les couvertures, d'attraper mon téléphone, de reprogrammer la sonnerie 50 minutes plus tard, puis de retourner me cacher entièrement au fond du lit (mais pas trop au fond quand même car le duvet est trop court). Quand arrive l'heure limite pour être à l'heure pour le petit déj', je tente une sortie express du lit avec un atterrissage direct dans des vêtements chauds. Une courte balade à la fraîche et me voilà en bas de la montagne... ou, plus honnêtement, en bas du chemin. Le paysage est fantastique : on se croirait dans les Alpes, avec des sommets enneigés, des sapins, des arbres couverts de fleurs (l'hiver touche à peine à sa fin dans la région)... et tout ça sous un magnifique ciel bleu et un soleil qui vient peu à peu nous réchauffer.
Nous prenons notre petit déjeuner à l'endroit où nous avons soupé hier. Ce petit déjeuner là est l'un des plus gros petits déjeuners que j'ai pris de toute ma vie : du thé (que j'ai arrosé de miel), 2 oeufs servis avec de la tomate et du concombre, du pain avec du beurre (avant de savoir ce qu'on allait nous servir par la suite), 4 crèpes (que j'ai arrosées de miel), un grand bol de yaourt (que j'ai arrosé de miel), une grande assiette de riz au lait (que j'ai arrosé de miel), bref c'était bien bon et une chose est sûre : on ne devrait pas avoir faim avant l'heure du déjeuner. Le retour vers notre petite maison dans la montagne se fait à pied histoire de commencer à digérer, et je passe le peu du temps qu'il nous reste à crapahuter aux alentours de notre charmant chez nous pour faire des photos. Tout y passe, depuis le paysage général jusqu'au dernier bourgeon en passant par toutes les fleurs, c'est bon, j'ai tout mis dans la boite, on peut passer à l'étape suivante.
Au programme de la journée, plus de 6h30 de route jusqu'à Sary Chelek (8h30 en comptant les pauses photos et le repas de midi).
Je n'arrive pas à m'y faire : les paysages sont tellement grandioses que je n'arrive pas à décoller mon nez de la vitre (façon de parler, car il vaut mieux rester à une distance raisonnable de tout objet dur qui pourrait se rapprocher brusquement lors d'un passage dans une ornière... même une bouteille d'Orangina en aurait assez d'être secouée ainsi).
En début d'après midi, le temps a changé et le ciel bleu finit par laisser sa place à un crachin loin d'être agréable un peu avant notre arrivée à Sary Chelek.
Nous nous installons dans une maison très récemment aménagée pour les touristes... tellement récemment qu'ils n'ont même pas vérifié ce qui marchait ou pas et je peux vous dire qu'aucune des prises de ma chambre ne marche, grrrr! Du coup, je me suis installée par terre dans un couloir et une gentille dame est venue m'apporter une de ces confortables couvertures/coussins que les gens utilisent ici dans les maisons traditionnelles. Ce n'est pas la position la plus confortable pour utiliser un ordinateur, mais au moins, ça marche et ça me permet d'écrire ces quelques lignes. Après ça, à table pour un repas traditionnel puis temps libre.