La route de la soie

Osh : pèlerinage au mont Salomon et dernières heures au Kirghizstan

Ce matin, il fait plutôt frisquet dans ma grande chambre et il faut trouver un brin de courage pour descendre dans la salle de bain que tout le groupe partage et où un seul chauffe-eau va nous permettre de prendre une douche chaude... après ça, j'ai même le temps de faire une lessive (indispensable étape après des ballades dans la neige et la boue). A 8h, nous avons droit a un petit déj' copieux : oeufs, concombre et tomate, semoule au lait, biscuits, pain, thé... de quoi patienter jusqu'à midi.
Vient ensuite le moment de la visite, et même qu'en tant que groupe d'intrépides, on y est allés à pieds. Ce fut une bonne heure de marche pour arriver jusqu'au sommet du mont Salomon, aussi appelé « Trône de Salomon », en l'honneur de ce roi-prophète, source de nombreuses légendes dans la culture musulmane, qui aurait passé une nuit sur place. Cette colline est le seul site inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO au Kirghizstan. Au sommet, se trouve le mausolée de Babur (dédiée au prophète Salomon). L'endroit n'est pas bien haut (on a mis plus de temps pour aller de l'hôtel au pied de la colline que pour aller jusqu'en haut), mais on domine toute la ville située dans la vallée du Fergana entourée de montagnes dont certaines sont très hautes et encore bien enneigées.
De nombreux Kirghizes sont là en pèlerinage, avec les enfants ou toute la famille (3 ou 4 générations), et j'ai eu le droit de rentrer dans la mosquée où le maître des lieux nous a récité un passage du coran. L'intérieur de la mosquée est magnifique, les murs sont blancs, entièrement décorés de moulures de plâtre.

La visite de la ville ne serait pas complète sans une visite du marché. Après le marché de Kashgar, celui-ci a l'air bien tranquille et me rappelle les marchés que j'avais vus en Ouzbékistan. Coupés dans notre élan par une petite pluie, nous nous sommes arrêtés pour dîner dans resto où je ne me serais pas risquée en France, mais j'ai pris 2 samsas de boeuf, en espérant que la viande soit bien cuite... pour l'instant tout va bien, mais cela ne fait que quelques heures que le repas est fini.
Après le repas, j'ai changé une bonne partie de mes soms contre des soums pour préparer notre entrée en Ouzbékistan demain. J'ai changé 3000 soms et m'a donné 125000 soums, en coupures de 1000 soums, que j'ai recomptées à la main avant de quitter le bureau de change. Ouahhh, I'm rich !!! Le paquet de billet est impressionnant (là, on ne parle même plus de liasse).

Les photos du jour :

Envie de commenter ou de partager une info ? C'est par ici »



Ouzbékistan, me revoilà !! Dis, comment on fabrique la soie ?

Et j'étais sur la route, toute la sainte journée... y'en a un qui a fait une chanson la-dessus, et moi, je l'ai fait (mais je crois qu'en pays musulman, l'expression n'est pas particulièrement adaptée).

Départ de Osh, passage de la douane avec des douaniers sympas, puis beaucoup de kilomètres en taxi pour rejoindre Tashkent, la capitale de l'Ouzbékistan. En chemin, nous avons fait une halte à Margilan pour visiter un élevage de vers à soie. Nous avons eu droit à une visite guidée de la fabrique de soie qui a dû passer dans toutes les émissions TV sur le sujet. Ce fut fort intéressant car on nous a expliqué toutes les étapes de la fabrication, depuis l'élevage des vers jusqu'au tissage, en passant par la cuisson des cocons et le déroulage de ces derniers pour obtenir un long et résistant fil de soie, la préparation des fils pour la teinture...

Les photos du jour :

Envie de commenter ou de partager une info ? C'est par ici »



De retour à Tashkent

Me voilà donc de retour à Tashkent, 4 ans après mon premier voyage. Ce matin, nous partons pour une visite de la ville, et quand la guide nous annonce le programme, je ne peux m'empêcher de penser que je vais revoir les mêmes endroits que la dernière fois *soupir*. Nous prenons un taxi pour aller dans le grand nord de la ville (c'est pas tant au nord que ça, mais ça fait plus expédition) et là, j'ai d'un coup beaucoup de mal à me repérer. Dans mes souvenirs, il y avait quelques vielles mosquées perdues dans un dédale de rues poussiéreuses, et là, c'est un ensemble de mosquées aux dômes turquoises étincelants, au milieu d'une grande esplanade.

Est-ce ma cervelle qui part en brioche ?

La guide a la gentillesse de m'expliquer que non, ce n'est pas moi qui ai perdu la mémoire mais qu'il y a eu des travaux très importants en 2007 et que l'ensemble du quartier à été transformé. Personnellement, je pense que le travail de restauration sur les mosquées est superbe, mais le fait d'avoir détruit les maisons des alentours a fait perdre au quartier son authenticité.

Nous partons ensuite pour le marché qui m'avait paru si exotique à mon premier voyage... mais après les marchés de Kashgar et et Bishkek, il me semble si sage aujourd'hui. Peu importe, j'en savoure quand même les odeurs de shashliks (brochettes de viande cuites sur place, d'où des jolis nuages de fumée qui apportent un brin de mystère au milieu des étals), je prends le temps de goûter une espèce de raviolis à la tomate fourrés à la pomme de terre avec les oignons et autres herbes par dessus *miaaaam*, puis j'achète aussi des mures (de murier) blanches et très sucrées, puis je goûte un halva (une sorte de petit gâteau à base de lait ultra-concentré), j'arrive à résister au biscuits et bonbons, salive devant une grande marmite de plov... mais je suis forte et je continue mon chemin pour quelques photos de boules de fromage.

Nous prenons ensuite le métro pour rendre visite à Tamerlan (ou, du moins, à sa statue). L'après midi étant libre, je décide visiter le musée dédié à ce cher Tamerlan qui est à proximité, puis je pars visiter le musée des Beaux-Arts, puisqu'il paraît que c'est le musée à visiter à Tashkent et qu'il présente de magnifiques tableaux qui appartenaient autrefois aux tsars... seulement voilà, aujourd'hui, c'est lundi, et le lundi, le musée ferme à 14h... et quand j'arrive devant la porte, il est déjà 14h20... mais je ne m'appelle pas Sandrine pour rien, alors je sors mon petit futé et j'opte pour le plan B : le musée d'histoire des peuples d'Ouzbékistan (un musée d'ethnographie, quoi!). Heureusement, celui-ci est ouvert et ce sera ma dernière visite de la journée avant de reprendre un taxi en direction de l'hôtel.

Les photos du jour :

Envie de commenter ou de partager une info ? C'est par ici »



Jour 23 – Samarcande

6h00 – Il est l'heure de tomber du lit, de refaire les bagages pour prendre le train pour Samarcande.
Vous avez déjà pris le train en Ouzbékistan ? Moi oui (aujourd'hui).
Un dépaysement total par rapport à tout les trains que j'ai pris jusqu'à présent (et j'en ai pourtant fait des kilomètres en train, que ce soit en Russie, en Europe ou aux USA).
Dans le couloir, un tapis traditionnel très coloré (et crasseux) rend la circulation en valise à roulettes assez inconfortable car il a tendance à se rebeller et à se plier en accordéon, la housse des sièges est usée jusqu'à la corde et sa couleur ne me donne pas particulièrement envie de m'y asseoir (pourtant, il va bien falloir car le voyage va durer plusieurs heures), et jusqu'au moment du départ, j'assiste à un véritable ballet de vendeurs de samsas, de pains et de journaux, se faufilant entre les voyageurs qui tentent de s'installer à leur place.
Le train part enfin pour Samarcande et je commence à voir défiler des paysages verdoyants qui me font parfois penser à la France : du vert, parfois des champs de coquelicots forment d'immenses tâches rouges et au loin, on peut parfois apercevoir des montagnes enneigées. J'ai l'impression que ce voyage est mon second premier voyage en Ouzbékistan tellement les paysages sont différents de ceux que j'avais vu il y a 4 ans, totalement asséchés par les températures caniculaires de l'été.
Nous ne sommes pas encore en été, mais la température dans le wagon grimpe rapidement et l'air devient étouffant au fur et à mesure que nous avançons. L'arrivée à Samarcande est un soulagement... de courte durée, car je me rend compte qu'ici, il fait CHAUD, avec un fond humide qui n'arrange rien.

Nous posons les bagages dans notre petit hôtel, bien situé, à 2 pas du Régistan, et je vais me restaurer dans un boui-boui local, que notre tour leader nous conseille (ils ont un menu avec des photos des plats, qu'il parait). Une fois à l'intérieur, je trouve la déco plutôt inquiétante : le dessous de l'escalier est grillagé et semble parfois servir de poulailler, une fontaine octogonale sert à entreposer les plats et des soupes continuent de bouillir sur une petite gazinière. Je fais comme si je n'avais rien vu et Ross, Craig et moi commandons une soupe de nouilles. Le garçon vient nous demander à plusieurs reprises si on veut aussi des shashliks et d'autres plats. Chaque fois, on a l'impression que c'est la première fois qu'on lui dit non. Grrr ! Un moment plus tard, le garçon revient avec une soupe de pois chiches, et je suis obligée de ùe lever pour aller pointer du doigt l'assiette de nouilles posée sur le bord de la fontaine pour qu'il comprenne ce que nous voulons (pourtant, c'est lui qui nous a parlé des nouilles, en anglais dans le texte). notre aventure culinaire s'acheva en beauté avec l'addition : 20.000 soums pour 3 soupes, un pain et une bouteille d'eau ! Ce ne serait pas grand chose en France, mais ici, c'est franchement abuser du portefeuille du touriste. nous commençons par réclamer une addition écrite sur un papier, et le garçon revient 5 minutes plus tard avec un bout de papier sur lequel est écrit 20.000 d'un côté et 12.000 de l'autre... probablement les tarifs standard pour les touristes. Je demande (en russe), à parler au responsable de l'addition, le garçon me montre la caisse au fond du restau. J'y vais et le garçon s'y assoit. Je prends mon air le plus assuré possible et redemande l'addition. 8.100 soums pour nous trois. Même pas la moitié de ce qu'il espérait nous extorquer le premier coup.
Non mais, 1 mois qu'on est sur la route, on le connait par coeur le prix de la soupe de nouilles ! Et moi perso, j'aime pas franchement les tentatives d'excroqueries et les taxes pour touristes. En sortant, je commence à rigoler et je me félicite de mon russe, moins rouillé que je ne le craignais et qui m'est soudain bien utile.
Pendant l'après midi, je fais découvrir le café internet que j'utilisais il y a 4 ans au reste du groupe, puis continue sur ma lancée et part à la découverte des petites rues des vieux quartiers. Je me rends peu à peu compte que beaucoup de ruelles sont des impasses et ma ballade est bien plus longue que prévue et rentre à l'hôtel bien fatiguée.

Les photos du jour :

Envie de commenter ou de partager une info ? C'est par ici »



Jour 24 – Samarcande

Ce matin, une guide nous fait (re-)découvrir la ville. Rien de bien nouveau pour moi, si ce n'est la visite de Sha-i-Zinda, l'ensemble situé en haut d'une colline et qui était en restauration lors de ma première visite. Cet endroit me tient à coeur car j'ai vu l'envers du décor et je connais tous les secrets de sa restauration, depuis le gros oeuvre jusqu'aux peintures ou la création des mosaïques.
Ce haut lieux touristique n'attire pas que le visiteur étranger, mais également le touriste ouzbek, et ça, c'est toujours à mourir de rire. Chaque groupe regarde l'autre avec curiosité, un sourire et puis vient le tour de la séance photo. Maintenant, même les mamies ouzbèques ont parfois leur téléphone portable à portée de main et on a tous des alures de superstars internationales qui se font tirer le portrait par la foule en délire. On finit toujours par la traditionnelle photo de groupe, où tout le monde pose fièrement au milieu de ses nouveaux amis.
Ces moments sont à mes yeux encore plus savoureux que le visites des monuments.
Le reste de la visite se résume à une liste de monuments comportant un ou plusieurs minarets et surmontés de coupoles turquoises... les intérieurs sont blancs , parfois rehaussés de bleu et or.
Bref, nous sommes à Samarcande, c'est beau, et ça brille !
De tous les monuments, mon préféré est Gur Emir, son minaret, ses domes turquoises, son couloir blanc et turquoise qui mène à la salle principale, entièrement recouverte de motifs bleus et or, et au centre, plusieurs pierres tombales, dont celle de Tamerlan, figure emblématique du pays. Ce monument n'a rien de plus que les autres, mais je l'aime particulièrement pour ses proportions et sa petite taille qui lui donne un côté plus humain que les grands bâtiments comme le Régistan ou Bibi Khanoum...

Les photos du jour :

Envie de commenter ou de partager une info ? C'est par ici »