La route de la soie

Xian en un tour des tours en musique

La nuit dans le train fut un peu courte et je n'ai pas vraiment réussi à dormir, du coup ce matin, c'est un peu dur d'émerger pour de bon du brouillard dans lequel mon cerveau est plongé. Malgré tout, à notre arrivée à Xian, j'ai réussi à mettre tout mon paquetage sur mon dos et à me traîner jusqu'au mini-van chargé de nous mener à l'hôtel.

Une fois encore, nous sommes dans un hôtel d'affaires plutôt chic. Une petite heure pour poser les affaires et se rafraîchir, et c'est parti pour un petit tour en ville histoire de savoir que faire pendant notre temps libre, et hop, nous voilà libres !

Première découverte : le quartier musulman. Ce sont des ruelles où se succèdent toute sorte de marchands d'épices, de graines, de miam-miam trop bon, de bouchers cassant des os sur un caillou, d'autres bouchers vendant du foie posé directement sur une petite table au milieu des mouches, ou des têtes de moutons ou encore des pattes de poulet ou de porc... autant d'images à oublier au moment du repas !!

Après autant de dépaysement, me voilà de retour en Chine plus chinoise pour une visite de la Tour du tambour. Un concert étant prévu à 14h30, je décide d'attendre là pendant une bonne heure (avec des sièges et la compagnie de Wendy, l'attente n'est pas trop longue et même plutôt reposante). Le concert commence à l'heure et nous avons droit à une démonstration de percussions avec divers instruments typiquement chinois. Après le spectacle, c'est au tour de la tour de la cloche (ma tour, quoi) de recevoir notre visite. Quelqu'un avait dû la prévenir de notre arrivée car un autre concert débute à peine la porte franchie. Les instruments sont, cette fois, des instruments à vent ou à corde et un ensemble de cloches que j'avais déjà vu à plusieurs endroits sans savoir comment on en joue (eh bien maintenant, je sais, na!)
Sur le plan architectural, je me contenterait de dire que le style des 2 tours est un style typiquement chinois, avec un toit typiquement chinois, un intérieur typiquement chinois et plein de chinois dedans.

Après toutes ces émotions, le retour à l'hôtel fait beaucoup de bien (surtout aux pieds), et même si je ne me suis pas jetée sur le lit (pour ne pas m'assommer sur le matelas au confort typiquement chinois), je fais une pause bien méritée.

En fin d'après-midi, nous avons rendez-vous avec le reste du groupe pour manger dans un des petits restaurants du quartier musulman avant d'aller voir un très joli spectacle de son et lumières et fontaines devant un des monuments les plus connus de la ville : la Grande pagode de l'oie sauvage.
Grandiose : il y a plusieurs bassins avec des fontaines et suffisamment de place pour pouvoir s'installer entre les bassins et ainsi se retrouver au centre du spectacle. Les fontaines suivent le rythme de la musique et l'alternance de musique classique et de musique chinoise est très agréable.
Un trèèèès bon pestacle !

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Xian et l’Armée de Terre Cuite de l’empereur Qin

Argh!!! Il est 6h et des poussières et je suis déjà réveillée. Je sens que mes jambes vont encore avoir beaucoup de mal à me traîner d'un endroit à l'autre, et vont crier à l'aide à chaque escalier, aussi petit soit-il. Mes mollets ont vraiment souffert en escaladant la muraille de Chine.
Aujourd'hui, le programme est encore une fois passionnant : après avoir fait les bagages (bon ça, je vous l'accorde, c'est pas folichon), on rejoint une guide pour rendre une petite visite à la grande armée de terre cuite de l'empereur Qin (qui unifia 7 états - qui autrefois se faisaient régulièrement la guerre - pour composer la Chine). Dès son accession au trône, il fit commencer les travaux pour sa tombe afin de pouvoir continuer son travail d'unification du pays même après sa mort. Ce sont des milliers d'ouvriers qui travaillèrent des dizaines d'années pour construire le site et les statues des cavaliers et chevaux.
Parmi les milliers de guerriers, il n'en existe pas 2 qui soient identiques : tous on été fabriqués artisanalement. Les corps ont été réalisés par morceaux (bras, bustes, jambes...) puis assemblés, et les visages ont été volontairement faits tous différents. Les coiffures permettent de différencier les grades : généraux, officiers et simples soldats. On trouve aussi des cavaliers, à côté de leur monture, les archers à genou ou les archers qui restaient à distance et qui ne portaient pas d'armure pour pouvoir se déplacer plus vite d'un endroit à l'autre.
Nous allions commencer la visite par un film et attendions le début quand, près de l'entrée, la guide nous expliqua que le vieux monsieur assis à une table près de nous était l'un des agriculteurs qui avait découvert les premiers soldats en travaillant dans leur champ. Pour moi, c'était presque aussi impressionnant de voir ce petit monsieur tout ridé avec ses grosses lunettes que de voir les soldats car, sans lui, ce chef d'oeuvre immense serait toujours enfoui sous terre et nous ignorerions encore une partie de l'histoire.
Wendy, qui est déjà venue ici il y a 25 ans, m'a dit qu'à l'époque un seul des sites avait été découvert. Au fil des années, de nouveaux sites ont été mis à jour et, aujourd'hui, ce sont 4 bâtiments qui viennent protéger ces trouvailles. Le plus impressionnant est le premier site car les soldats et chevaux ont été sortis de terre (si mes souvenirs sont bons, le site fait plus de 60 mètres de large sur plus de 120 de long). Tous ces soldats sont en formation militaire, prêts à aller soumettre les états voisins pour unifier le pays.
Dans un autre hall, on peut voir quelques soldats disposés de sorte qu'on a l'impression qu'il sont en train de discuter, et quatre chevaux attendent dans une étable. Un autre site est moins intéressant d'un point de vue touristique, mais très important culturellement : les chinois ont trouvé des soldats et chevaux, et on décidé d'attendre encore quelques années avant des les mettre à jour car ils savent qu'aujourd'hui ils ne sont pas en mesure de pouvoir les conserver en l'état une fois sortis du sol qui les protège depuis tant de temps. Donc, plutôt que de prendre le risque de voir ce trésor se dégrader, il ont choisi de renoncer provisoirement à en profiter.

Après la visite, nous rejoignons le bus (une petite promenade de 20 minutes dans la chaleur étouffante de la région de Xian) et c'est reparti pour une heure de bus vers Xian ! La climatisation aidant, j'arrive en ville complètement frigorifiée, et prête à affronter la chaleur de nouveau.
J'ai décidé de profiter du peu de temps qu'il reste pour aller visiter la mosquée de Xian et faire un brin de shopping dans le quartier musulman pour trouver de quoi manger dans le train.
La mosquée ressemble à tout sauf à une mosquée : les cours se succèdent, séparées par des portails surplombés de toits typiquement chinois, les bâtiments autour ont eux aussi des toits traditionnels et si, par endroits, il n'y avait pas quelques inscriptions en arabe, il ne serait pas possible de deviner que cet ensemble est une mosquée. Le seul bâtiment vraiment typique est la salle de prière, dont le sol est entièrement recouvert de tapis pour pouvoir retirer ses chaussures et aller se recueillir.
Quelques photos encore et me voilà ressortie avec pour mission de trouver de quoi manger pour 2 jours. Sur le chemin de l'hôtel, j'ai donc rempli mon sac (et mon estomac) d'un tas de choses inconnues qui se sont jusque là révélées excellentes, des mangues, de comcombres et pour finir, des dumplings à manger avant de partir (miam, c'est trop bon !)
Une dernière douche à l'hôtel, puis en route pour la gare où nous retrouvons encore une fois tous nos amis chinois (soit ils sont super nombreux, soit ils nous suivent). Nous trouvons difficilement un recoin sous des escaliers pour poser nos sacs (et nos derrières) et attendre le moment d'embarquer... jusqu'à ce qu'une dame charmante vienne nous déloger – ainsi que nos voisins – en utilisant un porte-voix !!! On était moins de 20 personnes, était-ce vraiment la peine d'utiliser les grands moyens et de brailler dans un engin pareil ??? la grande classe chinoise en action.
Par chance, nous trouvons des places dans la salle d'attente « moelleuse » avec des divans confortables pour se poser pour de bon. Il y a même une TV avec un soap opera chinois. Je n'aurais pas le temps de voir la fin car nous sommes *enfin* invités à nous installer à bord du train. Nous sommes maintenant dans une classe supérieure et notre compartiment ne compte que 4 couchettes, avec un espace au-dessus du couloir pour ranger les bagages (comme dans nos trains européens). Je choisis une couchette du haut pour pouvoir m'isoler un brin et ne plus entendre parler anglais en permanence car mon cerveau est sur le point de rendre l'âme. Pendant que les autres discutent ensemble, je profite du paysage qui s'éloigne peu à peu : les grandes villes au lumières multicolores (on se croirait presque à Las Vegas parfois), les usines où les gens travaillent encore si tard le soir... au revoir Xian !

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En route vers le grand Ouest de la Chine à travers le désert de Gobi

Après une nuit dans le train, nous avons droit à un réveil en fanfare, avec la charmante voix chinoise d'hier soir sur un fond de Richard Clayderman. Cela ressemble un peu à un cauchemar, mais ce n'est que la réalité. Après avoir ouvert les deux yeux, j'écarte le rideau et là, je vois enfin ce que j'attendais depuis le début du voyage : oubliés les immeubles illuminés, oubliées les autoroutes urbaines, oubliées les rues bondées, aujourd'hui ce qui défile devant mes yeux sont des paysages immenses alternant champs et parcelles sablonneuses, ou encore des déserts de pierres et toujours, au loin, une chaîne de montagnes ou de collines. Des peupliers viennent séparer les champs ou border les routes, et parfois même ce sont des plantations d'une centaine d'arbres. Je me demande si, comme en Ouzbékistan, les Chinois plantent des peupliers à la naissance d'un fils pour qu'à son mariage, il puisse bâtir sa propre maison.

Sur le bord de la voie, on voit tantôt des moutons, tantôt des chèvres, une vache ici ou là, et même, au loin, des chevaux ou des... chameaux ! Si si, c'est vrai ! je me suis bien frotté les yeux et je n'ai pas rêvé ! Non, mais, vous douteriez de moi ?
Le reste de la journée est bien tranquille, et je reste le nez collé à la vitre, tantôt allongée sur ma couchette du haut, tantôt squattant la couchette de ma voisine du dessous ou, pendant l'heure de la sieste, testant le siège du couloir pour ne pas déranger les dormeurs.

C'est incroyable de voir à quel point les paysages sont variés ! Du moment où je me suis réveillée jusqu'à ce que le soleil se couche, le paysage n'a pas cessé d'évoluer, le rendant presque méconnaissable d'une demi-heure à l'autre. Montagnes, déserts de pierres de tailles et de couleurs différentes, collines ou montagnes, lits de rivières, sans parler de la végétation changeant selon la nature du sol, du climat ou de l'altitude.
En fin de journée, une tempête de sable se lève, entourant le train d'un voile jaune. Dehors, les gens portent des masques et ont sorti les grosses vestes. On est quand même bien au chaud dans le train, non?
Une petite partie de cartes après un petit repas puis au lit pour un petit somme car demain, nous arriverons à 4h30 du matin dans l'oasis de Turpan *ouch!*

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L’oasis de Turpan et les Grottes aux 1000 Bouddhas de Bezeklik

Comme prévu, nous voilà prêts à tomber du train avec nos bagages à 4h30. Devant la gare, notre mini-van est avancé et nous montons à bord pour 1 heure de route afin de rejoindre l'hôtel. Là, nous avons droit à un extra : le rendez-vous n'est qu'à 10h et nous pouvons donc dormir encore un p'tit peu *youpi*

A 10h, nous sommes tous prêts à partir pour découvrir les trésors de Turpan : une mosquée très ancienne, les incroyables montagnes de feu, les Grottes aux 1000 Bouddhas de Bezeklik couvertes de peintures anciennes (photos interdites, désolée.... mais je vous assure que c'était magnifique), puis un arrêt dans un restaurant local en bord de route. On m'a servi un bol de nouilles super épaisses servies avec des légumes et de la viande. Le bol était tellement grand qu'il aurait pu me nourrir pour une semaine... mais j'ai *presque* tout fini et c'était rudement bon *slurp!* et tout ça pour 10 yuans (moins de 1,50€).

Après cet excellent repas, nous reprenons le minibus pour visiter les ruines de l'ancien village de Jiaho, situé sur ce qui était à l'époque une île séparée du reste du monde par un fleuve. Aujourd'hui, ce n'est plus qu'un petit cours d'eau qui passe en bas des falaises abruptes et sert pour l'agriculture. Le village fut détruit par les voisins mongols qui envahissaient régulièrement la région, et seules les parties basses des bâtiments sont aujourd'hui encore visibles.

Nous finissons notre visite de Turpan en descendant sous terre pour voir les Karez, système d'irrigation sous-terrain très ancien permettant de récupérer l'eau des montagnes et irriguer la région.
Pour finir la journée, notre guide nous a demandé si nous voulions rencontrer 6 de ses élèves du lycée pour leur permettre de parler anglais avec des étrangers... une grande première pour elles !

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Adieu Turpan, bonjour les yacks des montagnes enneigées !

2nd et dernier jour à Turpan, véritable oasis au milieu du désert.
Ce matin, rien de particulier au programme. Mini grasse matinée, petit déj' copieux avec légumes (ultra épicés... à l'aide!!!), thé, les fameux «dumplings» aux épinards et oeufs, et pour finir, des gâteaux (un peu secs, mais avec le thé, ça passe trèèèès bien).
Ensuite, un petit détour vers le marché local puis une petite balade sur la rue la plus connue de Turpan : une longue promenade abrités du soleil par des vignes qui traverse la ville. Moi qui ai l'habitude de voir des vignes courtes sur pattes, je me sens toute petite en passant là-dessous. Quelques photos et il est déjà temps de retourner à l'hôtel pour refaire une fois de plus les bagages et lever le camp.

Notre mini-van reprend le chemin de la gare et, cette fois, je peux découvrir le paysage qui était dans le noir le plus total hier matin à notre arrivée : un grand désert sec, une usine crachant de gros nuages de fumée, des éoliennes...
Notre arrivée à la gare ne passe pas inaperçue : dans la salle d'attente, il me semble que nous sommes observés. Quand je regarde autour de moi, je vois tout un tas de gens tournés vers nous qui semblent se demander ce que ces étranges étrangers peuvent bien venir faire ici. Un peu avant que le train n'arrive, nous sommes invités à rejoindre le salon VIP, situé à l'étage, sans ascenseur, pour poser nos derrières sur de confortables sièges en cuir. Cette invitation est très certainement liée à la présence de boutiques de souvenirs dans ce salon 😉

Le train arrive à l'heure. Notre voiture est sur 2 étages, avec des compartiments de 4 couchettes. On peut s'asseoir sans problème sur les couchettes du bas, mais mieux vaut être nain pour aller sur les couchettes du haut... et moi, j'ai justement une des couchettes du haut. Réveil en sursaut interdit cette nuit sous peine de se faire une grosse bosse au milieu du front.

Une fois de plus, les paysages sont splendides et si différents de ceux que nous avons vu jusque-là : nous prenons de l'altitude et passons au pied de montagnes enneigées où nous voyons de nombreux troupeaux de moutons, des chevaux et... des yacks ! des troupeaux de yacks !! Je vous assure que je n'ai rien bu de suspect et que les yacks étaient là, devant mes yeux et pour vous le prouver, j'ai même fait des photos. A un moment, j'ai également vu des chameaux, mais je n'ai pas été assez rapide avec mon appareil.
Peu à peu, le soleil se couche et ces paysages majestueux disparaissent dans le noir.

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